Après un premier test en Normandie en décembre 2016, le projet de routes photovoltaïques se poursuit avec deux chantiers programmés en Île-de-France.
L’Établissement public territorial Grand Paris Seine Ouest s’y intéressait depuis mars 2016, c’est désormais chose faite : le département des Hauts-de-Seine aura lui aussi, non pas un, mais deux tronçons de route photovoltaïque, une technologie baptisée Wattway.
Wattway : produire de l’électricité tout en faisant circuler des véhicules
Ce projet technologique, dont le but est de marier au même endroit la circulation automobile et la production d’électricité, était en développement depuis 2005. Des années de recherches ont été nécessaires à l’Institut national de l’énergie solaire (INES) pour élaborer un prototype : ce pari technologique s’est enfin concrétisé fin 2016. La société Colas, filiale du groupe Bouygues, a alors inauguré un premier tronçon d’autoroute solaire dans la commune de Tourouvre-au-Perche, dans l’Orne.
Dans les Hauts-de-Seine, ce sont les communes de Boulogne-Billancourt et d’Issy-les-Moulineaux qui accueilleront leurs tronçons de route solaire. Les deux sites feront chacun 100 m². Si la destination exacte de celui d’Issy-les-Moulineaux n’est pas encore connue, le tronçon de Boulogne-Billancourt devrait servir à alimenter la piscine municipale. Selon l’ADEME, le revêtement d’un kilomètre de route de panneaux photovoltaïques permettrait d’assurer l’éclairage public d’une ville de 5.000 habitants. Par ailleurs, selon la société Colas, 20 m² de chaussée suffisent pour alimenter un foyer en électricité (hors chauffage).
Photo © COLAS-Yves SOULABAILLE
Quel avenir pour la route photovoltaïque ?
Les pouvoirs publics se montrent très enthousiastes à l’idée de déployer cette technologie « verte ». En décembre 2016, lors de l’inauguration du premier tronçon, Ségolène Royal a même révélé l’existence d’un « plan de déploiement national des routes solaires ». Celui-ci stipule l’objectif de créer en France 1.000 km de voies solaires à l’horizon 2022. Selon Colas, une centaine de sites devraient être inaugurés à travers la France avant la fin 2017. Le développement de la technologie à l’origine de cette route photovoltaïque a nécessité un investissement de 5 millions d’euros, entièrement pris en charge par l’État. Les tronçons prochainement construits en région parisienne coûteront, pour leur part, 300.000 euros chacun. Ces dépenses seront intégralement prises en charge par le ministère de l’Environnement.
Les opposants au projet dénoncent cependant sa faible efficacité : les dalles photovoltaïque incrustées dans la chaussée permettent de produire 13 fois moins d’électricité qu’un panneau solaire traditionnel. De plus, cette technologie n’ayant jamais été testée dans des conditions de circulation réelles, son rythme d’usure demeure inconnu. N’empêche, Colas voit les choses en grand : dans un futur proche, la société entend rajouter des technologies d’induction à ses panneaux afin de permettre aux véhicules de se recharger automatiquement lorsqu’ils sont à l’arrêt, garés dans un parking, à un feu rouge, voire même lorsqu’ils sont en mouvement.
Illustration bannière © COLAS-Yves SOULABAILLE.