Selon une enquête de nos confrères du magazine 60 millions de consommateurs, trop de catalogues de jouets pour Noël contiendraient des messages ou des codes sexistes. Comment cela se manifeste-t-il ?
Les jouets doivent-ils vraiment être en rose pour attirer les petites filles et en bleu pour attirer les petits garçons ? Dans les catalogues de jouets de Noël, trop de codes sexistes apparaîtraient encore, selon le magazine 60 millions de consommateurs.
Des messages sexistes à peine dissimulés
Le 15 octobre dernier, sur Twitter, une publicité extraite du catalogue de jouets de Noël Carrefour a choqué les internautes. On y voyait un poupon avec ce descriptif : « Deviens une véritable maman en prenant soin de ton Baby Born ! Existe en 3 modèles différents : fille, garçon ou ethnique« . Un message sexiste et raciste qui a été suffisamment décrié sur les réseaux sociaux pour que Carrefour présente des excuses.
« Nous regrettons l’erreur de libellé émanant d’un fournisseur et vous présentons nos excuses« , a expliqué l’enseigne. « Nous avons modifié le catalogue en ligne« . Mais selon le magazine 60 millions de consommateurs, les distributeurs de jouets commettent chaque année ce genre de bévues et l’année 2017 ne fait pas exception. Les mentalités ne semblent pas évoluer sur la question alors même que le sujet est très brûlant.
Du rose pour les filles, du bleu pour les garçons
« Emballages et fonds roses, strass et coeurs pour les filles, fonds bleus et graphismes agressifs, jeux aux dominantes rouges et noires pour les garçons« , dénonçait, en 2014, le magazine. En 2017, on trouve encore des messages clairement destinés aux petites filles « avec une prédominance de violet et de rose » tandis que les jouets pour garçons sont présentés sur « des pages majoritairement à fond bleu« .
© Olga Kuevda
« Dans les jeux d’imitation, les filles restent cantonnées au repassage, à la cuisine, au pouponnage quand les garçons sont présentés devant un établi ou déguisés en médecin« , dénoncent les auteurs de cette enquête. Et de souligner les efforts de Système U qui a cassé ces codes sexistes, mais également de JouéClub qui a, par exemple, fait apparaître un garçon dans les pages « Poupées ». Les enjeux économiques sont immenses : « Plus on crée de cibles, plus on vend ! » L’évolution du marketing en la matière risque de prendre du temps.
Illustration bannière : Noël – © Ilike