L’exemple des JO de Vancouver
Il y a 4 ans, les 21èmes JO d’hiver de Vancouver n’avaient coûté que 1,4 milliard €.
Vancouver (la ville qui a vu naître Greenpeace en 1971), mise depuis longtemps sur la qualité de vie et le respect de la nature. Elle ambitionne d’ailleurs de devenir la ville la plus verte au monde d’ici 2020 et elle a utilisé ses atouts pour offrir des jeux à bas coûts.
Les Jeux avaient à l’époque été présentés comme les plus verts de l’Histoire tant de nombreux efforts avaient été réalisés :
> des médailles en métaux recyclés, la torche olympique recyclable à 90 %, la réhabilitation d’un site industriel, de l’eau de pluie récupérée, l’énergie nécessaire à la production de glace des patinoires réutilisée pour chauffer les bureaux, l’obligation pour les spectateurs de se rendre sur les sites en navette, etc.
Autre point notable : les résidences des villages olympiques converties en logements sociaux au lieu d’être détruites.
Ainsi, quelques jours après la clôture, les Jeux de Vancouver avaient été récompensés par une médaille de bronze, décernée par la fondation David Suzuki, l’une des principales organisations écologistes canadiennes.
Alors pourquoi « seulement » de bronze ? Simplement parce que, faute de neige au début de la compétition, toutes les solutions polluantes ont été déployées pour sauver le prestige des Jeux : hélicoptères, camions, canons à neige, etc., alourdissant du même coup le bilan carbone…
Adapter les JO au réchauffement coûte cher … à l’environnement
Une étude récente (1) montre que le changement climatique va obliger les organisateurs des Jeux Olympiques à faire face à un manque croissant de froid et de neige.
En effet, seuls 11 des 19 sites ayant déjà accueilli des Jeux olympiques d’hiver profiteraient encore de nos jours du climat nécessaire pour y tenir les Jeux de manière fiable d’ici le milieu du 21ème siècle.
Certains sites olympiques réputés ne sont plus assez froids pour accueillir des Jeux d’hiver : Garmisch-Partenkirchen (Allemagne), Squaw Valley (États-Unis), Vancouver (Canada) et … Sotchi (Russie) ! !
Choisir Sotchi, c’est un peu comme choisir la ville de Nice pour des Jeux d’hiver. Pour lutter contre la chaleur et la fonte de la neige, 500.000 m3 de neige naturelle ont été prélevés sur les montagnes : une « armée » de canons à neige ultra-puissants est prête à entrer en service à tout moment. Et par précaution,2,5 millions m3 de glace ont été stockés à Roza Khoutor, où se tiennent les épreuves de ski alpin et de snowboard, conformément au cahier des charges du CIO. En tout, 7 réserves de neige ont été préparées à partir de l’eau de 2 lacs artificiels.
Le réchauffement oblige les organisateurs à recourir à des techniques bien peu écologiques : neige ou glace artificielles, …Les technologies permettant de fabriquer de la neige, de réfrigérer les pistes et les rampes ainsi que les prévisions météorologiques à haute résolution sont devenues incontournables pour que des Jeux olympiques d’hiver puissent se dérouler correctement. A tel point, que les auteurs de l’étude, s’interrogent s’il est bien pertinent de prolonger une telle compétition internationale à l’avenir…
Malgré ce bémol, les JO de Vancouver avaient réussi l’exploit de diminuer de 15 % les émissions de GES si on les compare à un événement similaire. Quel bilan pouvons-nous attendre des JO de Sotchi ?
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(1) Etude internationale menée par l’Université de Waterloo et le Management Center Innsbruck, The Future of the Winter Olympics in a Warmer World
Sport et environnement