Des ONG lancent un appel à la France à tenir ses engagements en termes de protection des forêts amazoniennes qui sont en proie à toujours plus d’incendies.
La crise sanitaire du Covid-19 semble avoir changé radicalement les priorités des responsables politiques : un silence complet et assourdissant est à signaler sur les incendies en Amazonie… alors que ceux-ci continuent et empirent. Entre juillet 2019 et août 2020, 34,5 % de terres et forêts de plus ont été brûlées par rapport à la même période 2018-2019. Les ONG demandent à la France de réagir et de ne pas oublier, sous couvert du Covid-19, d’autres problèmes tout autant graves.
Une tribune à charge publiée par les ONG
Dans une tribune publiée sur FranceInfo lundi 24 août 2020, plusieurs ONG, dont Greenpeace, Envol Vert ou encore Extinction Rebellion, rappellent les propos tenus par le président français Emmanuel Macron en 2019 au sujet des incendies de la forêt amazonienne : « nous devons répondre à l’appel de la forêt qui brûle aujourd’hui en Amazonie, de manière très concrète, nous allons agir »(1). Depuis, malheureusement, ces propos n’ont pas été suivis d’actions concrètes.
La tribune attaque frontalement le gouvernement brésilien : « sous l’impulsion du président brésilien Jair Bolsonaro, la déforestation continue de progresser à un rythme alarmant », mais rappelle également « la responsabilité avérée » de la France qui « ne fait rien » malgré qu’elle ait « des solutions en main ».
Le devoir de vigilance des entreprises bafoué
Pour les ONG, la France a de nombreux moyens d’agir, à commencer par le refus de l’accord de libre échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur « qui représente une sérieuse menace pour les forêts sud-américaines », soulignent les auteurs de la tribune. Toutefois, c’est aussi sur les entreprises, qui ont un devoir de vigilance, que l’État français devrait agir.
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« Les rapports d’ONG s’accumulent et pointent le double jeu des distributeurs français Carrefour et Casino qui commercialisent dans leurs magasins brésiliens de la viande issue de la déforestation ou encore des géants bancaires français (BNP, Société générale, Crédit agricole…) qui vantent leurs efforts pour une finance verte mais injectent des milliards pour soutenir les responsables de la déforestation. »
Les signataires rappellent l’importance de la forêt amazonienne pour la planète : surnommée « le poumon de la Terre », sa destruction serait catastrophique en termes de réchauffement climatique et de biodiversité. « Un écocide qui reste impuni et un drame humain silencieux pour les peuples autochtones, qui sont en première ligne pour défendre leurs territoires et dont les assassinats se multiplient en Amazonie ».
Pour en savoir plus et signer la pétition contre le Mercosur, rendez-vous ici
Illustration bannière : L’Amazonie brûle et le reste du monde regarde ailleurs © m.mphoto