Une équipe de chercheurs belges vient de développer des herbicides à base d’huiles essentielles. En théorie, ils pourraient constituer un jour une alternative au glyphosate, considéré comme étant un cancérogène probable.
Et s’il existait une alternative naturelle au glyphosate ? Une découverte faite par des agronomes belges donne de l’espoir en ce sens.
Avec les huiles essentielles, bienvenue à l’ère des herbicides « spécifiques »
Cela pourrait être une révolution ou, du moins, une avancée majeure dans le monde des herbicides. Une équipe de chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech de l’Université de Liège (Belgique) vient de mettre au point un procédé de création d’herbicides naturels. Et les substances actives ne sont autres que… des huiles essentielles !
Selon les informations de RTBF, trois huiles essentielles ont été retenues. Elles ont été testées dans les champs, sur plusieurs cultures. L’effet est certain : les « mauvaises herbes » meurent. Et ce, même au contact de ces huiles essentielles hautement diluées, ce qui permet de maintenir un coût de production assez bas.
À la différence du glyphosate, qui est un herbicide total, il est possible de mettre au point des herbicides dits spécifiques grâce aux huiles essentielles. En d’autres mots, des produits qui ne s’attaqueront à des espèces de plantes bien précises.
L’homologation de ces huiles essentielles ne se fera pas avant 2023
Aujourd’hui, il n’existe que deux bioherbicides : l’un à base d’acide pélargonique (un extrait du géranium), l’autre à base d’acide acétique dérivé du vinaigre. Le fruit des recherches des chercheurs belges élargit considérablement le champ des possibles.
Mais la mise en vente de ces bioherbicides n’est pas pour demain : avant cela ils doivent être homologués au niveau européen, ce qui ne sera possible qu’en 2023 au plus tôt. En plus des tests d’efficacité, ces substances doivent se montrer irréprochables aux tests de toxicité (ne pas être nuisibles pour l’homme) et d’écotoxicité (ne pas être nuisibles pour l’environnement).
Dix ans se sont écoulés entre le début du projet de recherche et son aboutissement. Après cette bonne nouvelle, l’équipe de Gembloux Agro-Bio Tech a d’ailleurs bénéficié d’une subvention de la Région Wallonie pour créer une activité économique sur la base de ces trouvailles scientifiques.
Illustration bannière : les pulvérisateurs agicoles pourraient bientôt répandre un produit non toxique sur les champs © Stockr