Le fournisseur d’énergies 100% vert Ilek a calculé qu’en 2019, la France aura tourné 82 jours sur sa production d’énergies vertes. Le reste de l’année, la France consomme donc d’autres énergies, appelées « grises », à commencer par l’énergie nucléaire.
Faut-il s’en réjouir, ou bien s’en alarmer ? En 2019, près de 23 % de l’énergie qui sera consommée en France proviendra d’une source d’énergie renouvelable. C’est mieux que l’an dernier : en 2018, les énergies renouvelables n’ont couvert que 18,4 % des besoins des Français. Le Grey Day 2019 en France est prévu pour le 23 mars !
Atteindre 50 % d’énergies renouvelables en France ne sera pas simple
Bien entendu, cette projection réalisée par l’énergéticien vert Ilek et relayée dans un communiqué de presse, est théorique. Mais elle a le mérite de mettre en lumière une réalité : il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant que les énergies vertes ne couvrent ne serait-ce que la moitié de nos besoins, comme la France s’y est engagée.
Les EnR progressent à petit pas en France © lovelyday12
Faisant écho à l’Overshoot Day (jour à partir duquel la totalité des ressources naturelles disponibles pour l’année a été consommée), calculé chaque année par plusieurs think-tanks, Ilek a estimé que le Grey Day français aura lieu le 23 mars.
À cette date, la France aurait consommé l’intégralité de l’énergie renouvelable produite dans l’hexagone, qu’il s’agisse de l’hydraulique, qui représente la plus grosse part, du solaire, de l’éolien, ou de l’exploitation de la biomasse qui produit chaleur, bio gaz et électricité.
Le Grey Day, ou « Journée Grise », marque le jour où l’équivalent du stock annuel d’énergies vertes est épuisé et à partir duquel les Français doivent se contenter « d’énergies grises », produites à partir du nucléaire ou d’énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon).
En 2018, en appliquant le même mode de calcul, la France a virtuellement basculé sur ses énergies grises le 8 mars.
Les Français ont moins consommé d’énergie en début d’année
À noter que cette forte progression de la part d’énergies vertes dans la consommation des Français sur 2019, n’est probablement pas à attribuer à une progression fulgurante de leur poids dans notre mix énergétique(1). C’est tout simplement, et plus basiquement, parce que l’hiver a été particulièrement doux cette année, en janvier, et février, et que la consommation d’énergie a fortement chuté.
Un barrage hydraulique dans les Alpes françaises © Dmitry Dubovtsev
On sait aussi que la consommation d’hydrocarbures est en repli depuis plusieurs mois. D’ailleurs, la France a battu des records en début d’année en matière d’exportation d’électricité d’origine nucléaire, à destination de ses voisins…
Illustration bannière : Une centrale nucléaire – © thieury