Le gigantesque barrage chinois des Trois-Gorges est encore tout jeune et sert déjà d’exemple d’inanité écologique. L’énorme ouvrage chinois accumule des millions de tonnes de boue et s’encrasse, montrant ses limites. Mais cela n’empêche pas le Congo et des financiers internationaux de vouloir un bâtir un barrage 2 fois plus grand ! Vous avez dit folie ?
Grand Inga = deux barrages des Trois-Gorges
Le barrage du Grand Inga, à 250 kilomètres à l’ouest de Kinshasa, est un projet qui ne date pas d’hier.
Cela fait près de 30 ans que des experts caressent l’espoir de convaincre Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), l’ex-Zaïre, de réaliser le plus grand barrage au monde sur le fleuve Congo.
Le Congo est le plus puissant fleuve du monde après l’Amazone avec un débit maximum de 80 832 m/s. Il faut avouer que l’immense potentiel hydroélectrique du site Inga, estimé à 44 000 MW environ, est tentant.
Ce projet est l’un des plus gigantesques projets d’Afrique : avec une puissance de 40 000 mégawatts (MW), il produirait 2 fois plus que le barrage des Trois-Gorges en Chine, pourtant le barrage de tous les records (photo ci contre).
Pour les Trois-Gorges, 1,8 million de personnes ont été déplacés et relogées sans aide de l’État, 1300 sites historiques et archéologiques engloutis, plusieurs villes et de nombreux villages ont disparus sous le lac de retenue.
Le barrage congolais Inga 3 pourrait fournir l’électricité consommée de nos jours par toute l’Afrique subsaharienne, ou encore le 1/3 de l’énergie produite sur le continent.
Les autres barrages érigés sur le fleuve Congo après l’indépendance du pays, sont mal gérés, peu efficaces et mal entretenus : Inga 1 (350 MW à l’origine) et Inga 2 (1 420 MW) se noient dans les sédiments et ne produisent qu’à la moitié de leur capacité. Par ailleurs, les communautés déplacées pour les deux premières tranches d’Inga se démènent depuis les années 1960 pour obtenir des compensations équitables, mais n’ont rien reçu jusqu’ici.
Inga 2 (photo ci-dessus) et Inga 1 sont actuellement accusés de la baisse des eaux que connait le fleuve.
En 2011, des rochers et des bancs de sable étaient visibles sur de vastes étendues. Le fleuve s’était complètement retiré sur une large bande de la rive droite
Barrage, le saviez-vous ?
Il y a des doutes sur le bilan en gaz à effet de serre des barrages hydroélectriques. L’activité bactériologique dans l’eau des barrages relâcherait d ‘importantes quantités de méthane (au pouvoir d’effet de serre 20 fois plus grand que le CO2), surtout en régions tropicales.