Grand Inga, une année de PIB investi dans un barrage !
Malgré un prix faramineux, malgré la précarité du régime politique du Congo, malgré des performances énergétiques décevantes des autres barrages de la région, les bailleurs de fonds se pressent.
Le potentiel désastre écologique ne semble pas effrayer ces fonds d’investissement et les Autorités locales. La Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale et d’autres investisseurs vont prêter 150 millions de dollars (116 millions d’euros) pour lancer le chantier dont la seule première phase dite Inga 3, coûtera la coquette somme de 12 milliards de dollars.
Un investissement qui représente peu ou prou une année de PIB du Congo. Un peu comme si en France on se payait un ouvrage à 1 000 milliards d’euros !
Pour justifier l’énormité des sommes en jeu : Hela Cheikhrouhou, directrice du département énergie, environnement et changement climatique de la BAD.n « Le pétrole exploité en Afrique part pour l’essentiel à l’étranger. C’est le premier projet énergétique de cette envergure qui desservira uniquement le continent ».
La construction d’Inga 3 débuterait en octobre 2015.
C’est une compagnie chinoise Sinohydro qui est au premier rang des candidats pour le développement du projet du Grand Inga, Le groupe chinois a présenté sa candidature dans le cadre d’un consortium avec son compatriote Three Gorges Corporation. Ce même consortium exploite le barrage chinois des Trois Gorges, actuellement le plus important au monde.
Les deux autres candidats sont espagnols (Actividades de Construccion y Servicios (ACS), Eurofinsa et AEE) et coréo-canadiens (Daewoo, Posco et SNC-Lavalin). Le groupe français GDF Suez est associé au projet pour tout ce qui concerne l’ingénierie.
Le gigantisme du projet laisse peu d’espoir qu’il soit remis et mené avec toutes les précautions requises. Certains s’inquiètent du fait que des compagnies étrangères au Congo vont réaliser la majorité des énormes profits sur ce méga-projet et ne laisser qu’une portion congrue au profit des besoins de développement de la majorité des Congolais pauvres.
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