Les publicitaires l’ont bien compris, le nouvel atout communication de leur marque n’est autre que… le garanti sans huile de palme ! Véritable phénomène de société, les linéaires voient fleurir sur leurs étagères de plus en plus de produits « garantis sans huile de palme ». Alors, phénomène de mode et véritable atout pour les marques ou prise de conscience des fabricants ?
Garanti sans huile de palme : ils s’y mettent tous !
Jacquet, Findus, Bjorg, Lay’s… et même les marques distributeurs Carrefour, Marque Repère de Leclerc ou encore Casino passent à l’heure du « garanti sans huile de palme ». Imprimée tel un sceau sur la devanture de leur produit, l’inscription attire l’oeil. Si le premier avantage qu’on lui accorde est qu’il facilite la vie au consommateur, qui n’a pas besoin d’aller déchiffrer au dos du produit l’ensemble des composantes, nul doute que c’est loin d’être le seul.
Depuis que la polémique autour de l’huile de palme est devenue un sujet de société, tant pour ses aspects néfastes pour l’environnement que sur la santé humaine, les marques ont compris qu’il y avait là une carte à jouer.
Et certains sont loin d’avoir loupé le coche : c’est notamment le cas de Jacquet par exemple, qui n’hésite pas à consacrer un écran publicitaire à la mention « sans huile de palme ».
Les marques n’hésitent pas à débourser des petites fortunes pour se mettre à l’heure du « sans huile de palme », tant au niveau industriel pour modifier la formule de leur produit, qu’au niveau marketing et communicationnel, pour le faire savoir.
Le « sans huile de palme », le nouvel atout concurrentiel des marques
Si l’on pourrait croire au premier abord, que les marques sont soucieuses de la santé de leurs consommateurs et de l’environnement qui leur permet de produire, la réalité est bien moins certaine. Car en effet, si les marques affichent à tout va que leur produit est sans huile de palme, c’est d’abord pour faire de l’ombre aux produits de leurs concurrents.
Avec les derniers scandales sanitaires (notamment la viande de cheval) ou encore la montée de la volonté des consommateurs à devenir consom’acteurs 1, les marques ont bien compris qu’elles avaient intérêt à prêter attention aux doléances de leurs consommateurs.
Alors, quoi de mieux que de devancer son concurrent et de répondre aux attentes d’une large frange des consommateurs, en produisant des produits exempts d’huile de palme ? Double avantage pour la marque : non seulement, elle se montre à l’écoute des consommateurs et au passage, elle rafle une nouvelle frange de la population. Celle qui sélectionne des produits respectueux de l’environnement et de la santé, sans huile de palme.
Vers une prise de conscience ?
Ainsi, dans la course effrénée vers la rentabilité et la volonté de produire et de vendre toujours plus, les marques semblent vouloir jouer le jeu. Bjorg, par exemple, est en train de revoir la copie des produits qu’il commercialise encore avec de l’huile de palme. La volonté est affichée : tendre vers le « sans huile de palme ». Mais les questions se posent : s’agit-il vraiment de préserver l’environnement et la santé des consommateurs ou n’est-ce qu’une carte de plus à jouer par les industriels, pour augmenter leur chiffre d’affaires ?
(1) Néologisme qui exprime l’idée selon laquelle on peut « voter avec son caddie ». Ce sont des consommateurs qui choisissent de donner du sens à leur consommation, en consommant de façon citoyenne et non plus seulement consumériste. Lisez notamment à ce sujet : Semaine du Développement durable : être un consom’acteur !
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