On connaît les effets du tabac sur la santé, on connaît moins ses effets sur l’environnement. Fumer n’est pas uniquement néfaste pour l’homme !
L’OMS a publié le 30 mai dernier son premier rapport sur l’impact environnemental du tabac(1). Ses conclusions ? Le tabac a des conséquences néfastes sur l’environnement, en termes de déchets ou de gaz à effet de serre.
Fumer nuit gravement à l’environnement
À l’occasion de la Journée mondiale sans tabac le 31 mai, l’OMS a mis à jour certains de ses indicateurs sur le tabac. Elle rappelle que fumer tue 7 millions de personnes par an dans le monde, et coûte 1.400 milliards de dollars en dépenses de santé. Elle publie également le tout premier rapport sur les conséquences environnementales de la cigarette.
Fumer, une source de pollution
La première chose qui nous vient à l’esprit en termes de pollution liée à la cigarette, ce sont les mégots jetés par milliers dans la nature. En effet, l’OMS rappelle que 10 milliards de cigarettes, sur les 15 milliards vendues dans le monde, finissent chaque jour dans la nature.
En outre, les mégots de cigarette sont les déchets que l’on retrouve le plus lors du nettoyage des villes ou de côtes : ils représentent 30 à 40 % des déchets ramassés. Or un mégot n’est pas biodégradable : il met un à cinq ans à se dégrader dans la nature.
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Fumer provoque également des conséquences indirectes sur l’environnement. La production de tabac nécessite d’une part des milliers d’hectares de terres agricoles : la culture de tabac est la principale cause de déforestation dans certains pays comme le Malawi. C’est la forêt tropicale qui est rasée pour permettre les cultures. En outre, cette production nécessite souvent l’utilisation de pesticides et désherbants en quantité.
La culture du tabac a également des conséquences sociales : l’OMS souligne : « l’insécurité alimentaire et la pauvreté sont présents dans plusieurs des plus grands pays producteurs de tabac, étant donné que la culture de tabac remplace les cultures vivrières « . Les producteurs de tabac sont souvent en-dessous du seuil de pauvreté, et souffrent de problèmes de santé liés à l’utilisation de pesticides.
Un champ de tabac à Cuba ©Kittisun
Après récolte, le tabac a ensuite besoin d’être séché, ce qui nécessite, selon l’OMS, la combustion d’11,4 m³ de bois. C’est sans compter le bois qui est coupé pour la production de papier à cigarette.
L’industrie du tabac émet des gaz à effet de serre
Rouler les cigarettes, les mettre en paquet et les transporter jusqu’au lieu de consommation produisent également des gaz à effet de serre non négligeables. L’OMS estime que les émissions de gaz à effet de serre dues au tabac représentent 8,76 millions de tonnes équivalent CO2, soit « près de 3 millions de vols Paris-New York ».
Enfin, le fait même de fumer provoque des émissions polluantes. Ce sont des milliers de tonnes de substances cancérogènes et de gaz à effet de serre qui sont répandues chaque année dans l’atmosphère par les fumeurs. Des substances qui ont un impact sur la qualité de l’air tant intérieur qu’extérieur. En outre, les déchets du tabac sont toxiques pour l’environnement. Il contiennent plus de 7.000 substances dangereuses qui finissent parfois directement dans les sols ou les cours d’eau.
En résumé, l’industrie du tabac pollue à grande échelle. Si vous ne souhaitez pas arrêter de fumer pour votre santé, faites-le pour l’environnement !
Illustration bannière : un mégot de cigarette dans la nature ©schankz