Sans argent – Une philosophie du partage en mode local
Les freeconomistes sont aujourd’hui nombreux, plus de 45 000 dans 171 pays. Tous ne se sont bien sûr pas astreints à un style de vie aussi radicalement détaché de l’argent que Boyle.
Mais tous partagent la philosophie générale qui est le fondement de la nouvelle économie que promeut consoGlobe depuis 2005 : celle d’un style de vie où l’avoir est moins important que l’être et le savoir, où le partage, le troc et le don se substituent souvent à l’achat et à la vente, où la générosité et la solidarité compte plus que l’accumulation des biens, où les respect de la nature et des autres fait office de passeport universel.
Pour accéder à un style de vie radicalement différent et sans argent Boyle propose des étapes : six étapes qui vont du niveau 6 (avec une économie 100 mondialisée) au niveau 1 (économie 100 % locale).
Les 6 paliers pour marcher vers la freeconomy
Niveau 6 : conduire une voiture hybride (économie globalisée moderne fortement monétisée)
Niveau 5 : rouler à vélo (application de normes environnementales et technologies vertes)
Niveau 4 : marcher avec des chaussures importées d’Asie (monnaies locales, banques de temps, cohabitat)
Niveau 3 : marcher avec des chaussures fabriquées localement (économie du don et de la gratuité pour diminuer le plus possible la dépendance à l’économie mondialisée)
Niveau 2 : fabriquer ses chaussures soi-même (économie de l’autosuffisance via la production et les échanges locaux par le troc)
Niveau 1 : pas de chaussures, marcher pieds nus en connexion à la terre (économie exclusive du don)
Circuits courts et économie locale
Autre enseignement d’une année passée sans argent : l’économie démonétisée est locale. Ce qui confirme une tendance que constatent des universitaires avec le regain des territoires et des échanges locaux comme socle de l’échange économique. Une année sans argent c’est donc un passage obligé par … les autres et près de chez soi.
Serait une manière de dire que l’obsession pour l’argent étouffe la sociabilité, coupe le lien social ? Mark Boyle ne le dit pas ainsi mais décrit comment, par étapes, on peut regagner en dimension humaine ce qu’on perd en compte en banque.
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