Êtes-vous prêt à échanger ou à louer les jouets des enfants, les vêtements de ski, la tondeuse, un sac à main, votre robe de mariée ?
Si oui, vous n’êtes pas le seul ou la seule et bien vous en prend. Depuis, le troc a refait son apparition à grande échelle. Les vieux systèmes d’échange locaux (SEL) exploraient les avantages du troc dans un quartier. Internet a révolutionné ce mode d’échanges en passant à la vitesse supérieure.
Les sites de troc en ligne modernisent le troc ancestral
Savez vous qu’une perceuse rangée au fond du placard ou dans l’atelier servira en réalité et en moyenne que 12 fois dans votre vie, qu’une voiture passe 98 % de sont temps à l’arrêt, que les DVD ne sont guère vu plus d’une fois chacun, tout comme les livres sont lus… Pourquoi les garder si on ne s’en sert pas ? Pourquoi acheter si nous n’en avons aucune utilité ? Pourquoi garder ces objets qui ne nous servent plus ?
Le troc, bien adapté aux outils – © Iakov Filimonov
Avec les bourses de troc en ligne, les échanges se multiplient et donnent une seconde vie aux produits.
Aux États-Unis, l’économie de l’échange a pointé son nez dans les colonnes du site d’annonces en ligne Craigslist en Californie.
« Échange Ford Mustang contre carte de golf ». Avant de devenir la plateforme de diffusion et de production qu’on connaît, le site Netflix a donné une vraie ampleur à la pratique de l’échange sur internet, imité par les sites de swap ou barterquest ou bien, dès 2005, par le précurseur français Digitroc lancé par consoGlobe, avec des millions d’échanges réalisés.
Tel un remède à la crise, les Français renouent avec raison avec le troc, cette pratique ancestrale de bon sens.
Eh oui, il est bien plus malin d’échanger ses vieux jeux vidéo, livres, jouets ou DVD que de toujours en acheter des neufs. Et puis pourquoi continuer à payer « plein pot » un objet qui ne sert que quelques heures par an ? Pas folles, certaines entreprises se mettent d’ailleurs elles aussi à échanger leurs produits avec d’autres entreprises.
Derrière, la volonté d’en finir avec la course à l’achat, et l’envie d’une consommation plus sobre, qui vise moins de gaspillage.
Le troc, c’est économique ET écologique
Atout non négligeable, le troc peut revêtir des habits écolos : en donnant une « deuxième vie » aux objets, il limite le gaspillage et les déchets. Merci pour la planète. Et si le troc sur internet était aussi le nouveau visage de l’entraide ? Les sociologues parlent de « circuits courts » et de « consommation collaborative », car des millions de personnes construisent ensemble un autre un style de vie, plus solidaire et moins coûteux.
Les vêtements et accessoires pour bébé peuvent aussi s’échanger quand bébé grandit – © Larysa Vasylenko
Avec le troc, tout s’échange !
Et car c’est aussi de cela qu’il s’agit avec le troc : de contact avec son prochain. L’échange, comme son nom l’indique, implique une relation, un lien avec quelqu’un ; une relation moins impersonnelle qu’avec un tiroir-caisse. Naturellement, le troc de biens s’étend donc aux services. Même le bon vieux coup de main devient monnaie d’échange, avec la possibilité d’échanger un service contre un autre.
Troc, les entreprises aussi
L’équivalent de 12 milliards de dollars d’actifs ou de service ont été échangés ainsi entre entreprises sous forme d’échanges de service ou d’actifs non valorisés en interne, d’après l’organisme international dédié, l’IRTA (International reciprocal trade association).
Une étude réalisée en janvier 2020 par le ministère de l’industrie anticipe un gain d’activité d’environ 5 % pour les entreprises impliquées dans des plate-formes d’échanges inter-entreprises.
Les spécificités du troc sur internet