Le marché des panneaux solaires est sans conteste dominé par la Chine. En 2011, les Chinois ont exporté vers l’Europe l’équivalent de 20 milliards d’euros(1) en panneaux et composants ! Sur les dix plus gros fabricants de panneaux solaires dans le monde, cinq sont Chinois, comme le leader Suntech ou encore Yingli et Trina Solar. Pékin a produit en 2010 plus de la moitié des panneaux solaires commercialisés dans le monde, selon une étude de Photon international.
Pour faire face à cette concurrence, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) a trouvé une parade : la marque France Solar Industry qui rassemble tous les spécialistes de la production d’électricité photovoltaïque afin d’aider à exporter le solaire français.
Le photovoltaïque, un quasi monopole chinois
En Europe et en France, la quasi-totalité des panneaux photovoltaïques posés sont chinois. Pour l’Hexagone, on estime le volume à environ 90 %(2) ! Dire que le marché français est dominé par la Chine est donc un doux euphémisme. Mais en septembre dernier, c’est un véritable vent de colère qui a soufflé sur le solaire chinois. La Commission Européenne qui soupçonne très fortement la Chine de pratiques de dumping concernant ses exportations de panneaux solaires et composants a décidé d’y voir plus clair. Elle a ainsi annoncé qu’elle lançait une enquête antidumping afin de faire la lumière sur des pratiques commerciales douteuses.
La décision a été prise suite à une plainte déposée cet été par un groupement d’entreprises européennes. Celle-ci « a apporté suffisamment d’éléments mettant en évidence un possible dumping des prix de la part des exportateurs (chinois) vers le marché européen, des dommages pour l’industrie solaire européenne (…). Par conséquent, la Commission a jugé qu’il y avait suffisamment d’éléments justifiant de prime abord l’ouverture d’une enquête ».
L’enquête estimée à 15 mois devrait aboutir à une décision prise le 5 décembre 2013 au plus tard. Si les soupçons sont confirmés, l’UE pourrait prendre des mesures restrictives à l’encontre des fabricants chinois. En attendant, le solaire français se veut pragmatique, et prend les devants.
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