A la question « quel est le sport le plus polluant ? », on a intuitivement envie de répondre la Formule 1. Des voitures polluantes qui foncent à toute allure dans un vacarme tonitruant, forcément, ça n’a rien de très écolo ! Qu’en est-il réellement ? Un grand prix de F1 pollue-t-il vraiment plus qu’une autre manifestation sportive ?
La pollution des bolides sur la 1ère marche du podium ?
La Formule 1 n’a pas bonne presse du côté des défenseurs de l’environnement. Le sport mécanique est en effet systématiquement associé à la pollution atmosphérique et sonore qu’il engendre. Et c’est vrai bien sûr : les voitures de Formule 1 sont des sources importantes de gaz à effet de serres avec leur consommation record de 75L de carburant pour 100km.
Un Grand Prix, en bref…
La majorité des circuits où se déroulent les Grands Prix sont des circuits routiers fermés, la plupart du temps permanents, mais parfois tracés en ville et temporaires comme à Monaco par exemple.
Un cahier des charges prévoit toutes les conditions de sécurité et une capacité d’accueil de plus de 50 000 spectateurs. Le développement du tracé est compris entre 3 et 7 kilomètres. Un Grand Prix se déroule le dimanche en début d’après-midi. La course doit faire au minimum 305 kilomètres et ne pas dépasser une durée de 2 heures
Pollution atmosphérique et pollution sonore
Prenons donc l’exemple du Grand Prix d’Australie en 2013 avec ses 21 pilotes sur la ligne de départ, pour un parcours de plus de 307 km.
Une voiture de Formule 1 consomme approximativement 75 litres de carburant aux 100 km(1). Ceci correspond à 2 221 g CO2/km.
>>> On peut évaluer la pollution engendrée par ce Grand Prix à : 21 x 307 x 2221 = 14,3 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère.
Un universitaire belge, Pierre Ozer, avait calculé les émissions de CO2 relatives au Grand Prix de Formule 1 à Spa-Francorchamps (16 septembre 2007) et est arrivé à un total de 8.400 tonnes de CO2 émises durant les 90 minutes du Grand Prix !
Cela correspond à plus de 5 A/R Paris – New York !
La pollution atmosphérique n’est pas la seule mise en cause : la pollution sonore est également très caractéristique d’une course automobile.
Voyez cette échelle du bruit : on note qu’une conversation à voix basse correspond à 30 dB, un téléviseur 65 et un avion au décollage 130… En outre, le seuil de douleur est fixé à 130 dB (parfois, on peut lire 120dB)
En moyenne, une voiture de F1 émet de 130 à 150 décibels !
Une exposition régulière et prolongée peut donc entraîner des perturbations au niveau auditif. Il ne faut pas oublier non plus que le bruit, s’il a un impact direct sur les oreilles, en a également sur tout le corps. En effet, à chaque bruit, notre organisme réagit en stimulant des réflexes de défense : le coeur bas plus vite, on transpire et le sang afflux plus rapidement vers les muscles et vers le cerveau.
CO2 et événements sportifs
Selon les chiffres fournis dans le Journal du dimanche, le 1er janvier 2011,le rallye Dakar a émis 42 000 tonnes de CO2, en 2014 plus que 15000 tonnes de CO2. À titre de comparaison, l’étude menée par le cabinet Espere (agréé par l’Ademe) :
> Le Grand Prix de F1 de Spa Francorchamps en Belgique en émet 24 000 t. de CO2,
> La Coupe du monde de football, 2 700 000 tonnes,
> Le tournoi de Roland-Garros, 156 000 tonnes de CO2.
*
suite > L’effet de masse coiffe les bolides au poteau