465 kilomètres cubes par an : c’est ce que perdent à présent le Groënland et l’Antarctique, selon les dernières estimations. Une fonte bien plus rapide qu’on ne le pensait jusqu’à présent !
La fonte des glaces ne ralentit pas
La sonde européenne CryoSat-2 surveille l’épaisseur des couches de glace et des glaciers depuis son lancement par l’Agence Spatiale Européenne en 2010. Le satellite utilise un altimètre de très haute précision qui fonctionne par impulsions radar courtes. Ainsi il est possible de déterminer l’épaisseur d’une couche de glace.
Vue d’artiste de Cryosat 2
C’est ainsi que les scientifiques surveillent notamment les plus grandes zones de glace, au Groënland et en Antarctique et ont découvert que l’ensemble perd 465 kilomètres cubes par an. L’Antarctique perd déjà 92 kilomètres cubes par an mais le Groënland perd à lui seul 373 kilomètres cubes par an.
Des quantités jugées « incroyables » par des chercheurs allemands de l’Institut Alfred Wegener du Centre Helmholtz pour la recherche marine et polaire. Ils viennent de publier un papier dans le journal Cryosphere1.
Bordure de glacier en Antarctique (© Photo : Alfred-Wegener-Institut)
Les chercheurs se sont attachés à observer l’évolution de la fonte des glaces dans ces zones, entre 2011 et 2014.
Des pertes importante en Antarctique
On peut ainsi comparer les données, y compris avec de plus anciennes : les mesures par altimètre ont commencé il y a une vingtaine d’années et la perte de glaces est à présent au maximum. L’article précise également que l’adjonction d’eau à la mer a doublé depuis 2009.
Et pour cause puisque la perte de glace des deux régions observée a plus que doublé depuis 2009.
Modélisation de l’altitude en Antarctique d’après CryoSat-2 (© Credit : Helm et al., The Cryosphere, 2014)
Des changements inquiétants
Ce volume de perte a été multiplié par deux au Groënland et par trois à l’ouest de l’Antarctique. Concernant l’Antarctique, cette zone est la plus touchée : la couche de glace de l’ouest et même plus encore la péninsule antarctique à l’extrême ouest.
Il est d’ailleurs curieux de constater que l’est de l’Antarctique prend un peu de volume tandis que l’ouest perd rapidement du volume, les deux événements ne se compensant pas, contrairement à ce qu’on pense parfois.
Vue aérienne du glacier Pine Island (© Photo : Angelika Humbert, Alfred-Wegener-Institut)
Selon les chercheurs, les plus gros changements ont eu lieu sur le glacier Jakobshavn, au Groënland, et dans une moindre mesure sur le glacier Pine Island, en Antarctique. La fonte de ces glaciers est bien plus importante que celle des autres glaciers.
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Source : (1) Veit Helm, Angelika Humbert, Heinrich Miller : Elevation and elevation change of Greenland and Antarctica derived from CryoSat-2. Disponible en ligne sur : http://www.the-cryosphere.net.