Après neuf ans de travaux, le barrage le plus haut d’Afrique a été inauguré samedi 17 décembre en Éthiopie. Mais les critiques sont déjà nombreuses.
Avec ses 24 mètres de haut, c’est le barrage le plus haut d’Afrique. Un bel ouvrage censé donner plus d’autonomie énergétique à l’un des pays le plus pauvre du monde. Tous ne sont pas de cet avis.
Un barrage pour booster l’Éthiopie
« Cette centrale hydroélectrique, au même titre que d’autres projets en cours, répond à notre besoin en électricité et va également fournir des marchés étrangers ». C’est par ces mots que le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn justifie la construction du barrage Gibe III. Il souhaite voir son pays devenir auto-suffisant en électricité.
En effet, la construction bâtie sur le fleuve Omo, devrait permettre à ce pays de doubler sa capacité énergétique, de compenser les baisses de production des autres barrages causées par les fortes sécheresses de cette année. L’objectif serait d’atteindre une capacité de 1.870 mégawatts, ce qui en ferait le troisième barrage hydroélectrique d’Afrique. L’Éthiopie aurait alors un capacité énergétique de 4.200 MW.
Un ouvrage critiqué par les voisins
Mais voilà, cet énième barrage construit sur le fleuve Omo, va entraîner des dommages conséquents. Tv5 Monde explique en effet la crainte de certains écologistes kenyans de voir bouleverser « la vie de centaines de milliers de personnes vivant en aval jusqu’au lac Turkana, au Kenya voisin, faisant notamment baisser le niveau de ce lac qui tire 80 % de ses ressources du fleuve. »
En 2011, l’Unesco et l’agence des Nations unies pour la culture et l’éducation avaient réclamé l’arrêt des travaux de Gibe III. En vain. L’État est accusé d’avoir déplacé des populations pour libérer des terres et planter des étendues immenses de canne à sucre et de coton qui seront irriguées par le nouveau barrage.