C’est une première mondiale : sept chiots sont nés en juillet 2015 grâce à une fécondation in vitro aux États-Unis.
Cette technique permet d’accélérer les recherches sur la génétique et ouvre des possibilités pour préserver des races en voie de disparition et pour éradiquer des maladies génétiques héréditaires.
Première mondiale : sept chiots ont vus le joue grâce à la fécondation in vitro
Cette réussite, qui fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique Public Library of Science ONE, marque, après plusieurs décennies d’échecs, le succès d’une procédure de fécondation in vitro pour des chiens qui est déjà communément utilisée chez les humains depuis une trentaine d’années.(1)
La portée compte sept chiots nés en juillet, un mélange de beagle, de labrador et de cocker, précise Alex Travis, professeur de biologie de la reproduction à l’école vétérinaire de l’Université Cornell, qui a dirigé cette expérience.
Au total, ce sont 19 embryons fécondés en laboratoire qui ont été transférés dans une chienne. « On a essayé depuis le milieu des années 1970 la fécondation in vitro avec des chiens, mais sans jamais réussir », ajoute Alex Travis. La difficulté s’explique par le fait que les cycles de reproduction des chiens sont différents des autres mammifères, rendant difficile la fécondation des ovocytes.
Grâce à la technique développée pour surmonter ces difficultés, les chercheurs sont parvenus à un taux de succès de fécondation in vitro de 80 à 90 %. Un autre obstacle pour les chercheurs a été la congélation des embryons, ce qu’ils ont pu maîtriser dès 2013. Congeler les embryons permet de les insérer dans l’oviducte de la chienne, l’équivalent des trompes de Fallope chez les humains, au moment le plus propice de son cycle de reproduction, qui ne survient qu’une ou deux fois par an.
Une avancée pour la recherche sur les maladies génétiques
Cette avancée ouvre la possibilité de préserver des espèces menacées d’extinction, en utilisant des technologies permettant d’éliminer et d’étudier certaines maladies héréditaires canines. En effet, certaines races sont prédisposées à des pathologies : les golden retrievers développent souvent des lymphomes, et les dalmatiens portent un gène qui les prédispose aux calculs urinaires. « Avec une combinaison de techniques d’édition de gènes et la FIV, nous pouvons potentiellement prévenir la maladie génétique avant qu’elle ne commence », précise Alex Travis.
Les chiots nés par fécondation in vitro, un mélange de beagle, de labrador et de cocker, sont tous en parfaite santé. © Mike Carroll, Cornell University College of Veterinary Medicine
Et comme les chiens et les humains ont beaucoup de maladies en commun, les chiens offrent maintenant un « outil puissant pour comprendre la base génétique des maladies », affirme Alex Travis. Les chiens partagent plus de 350 maladies héréditaires et traits avec les humains et presque deux fois plus de gènes que toutes les autres espèces animales.