C’est le monde à l’envers ! Aux Etats-Unis, on veut envoyer en prison ceux qui dénoncent la cruauté envers les animaux en allant filmer la réalité des abattoirs, au lieu de punir les bourreaux.
La cruauté envers les animaux est un crime
De nombreuses vidéos et photos témoignant de la cruauté dont font preuve certains éleveurs aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde tournent sur Internet. Elles font frémir, choquent et, c’est l’objectif, font effectivement (ré)agir.
Souvenez-vous de cette vidéo de « Mercy for Animals » : les images tournées dans un élevage de volaille du Minnesota et du Colorado, le Sparboe Egg Farms, vous avaient particulièrement touchés. On y voyait des poulets agonisant dans leur minuscule cage, des ouvriers en train de les torturer, des cadavres d’animaux laissés au sol… Bref, des images affreuses qui ne peuvent laisser insensibles.
Loin du sensationnalisme, le travail d’investigation des journalistes et des ONG qui défendent le droit des animaux a pour vocation de dénoncer des pratiques malheureusement courantes. Récemment encore, Animal Equality révélait au grand jour les maltraitances et pratiques illégales de fermes de foie gras, en Espagne notamment.
C’est en dénonçant ce genre de pratiques auprès du grand public et du consommateur que l’on peut forcer les autorités à les interdire, et à punir ceux qui en sont à l’origine.
Une loi qui punie les victimes
Une douzaine d’Etats américains, sous la pression de l’industrie agro-alimentaire, revendique une politique de l’autruche. Pire, ils veulent non seulement que les bourreaux restent impunis, mais également que soient condamnés ceux qui dénoncent ces actes immondes ! Ainsi, ces états mettent en place des lois pour sanctionner toute personne s’introduisant dans des fermes d’élevage pour en dénoncer les mauvaises pratiques, qu’il s’agisse de maltraitance envers les animaux ou de violation des règles de sécurité alimentaire.
Les « Ag-gag » pour «agricultural gag» que l’on peut traduire par «bâillon sur l’agriculture» avaient déjà été dénoncées en 2011 par le New York Times. L’Iowa, le Missouri et l’Utah les pratiquent déjà. D’autres états empruntent le même chemin, avec quelques « variantes ». Ainsi, si certains interdisent des personnes appartenant à une organisation de défense des animaux de postuler dans un établissement d’élevage, d’autres vont jusqu’à interdire toute enquête sur les animaux menée par quiconque d’autre que les autorités.
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