Le Réseau Action Climat revient sur le phénomène de réchauffement climatique lié à l’étalement urbain. Il préconise des mesures à prendre d’urgence.
Le RAC (Réseau Action Climat) a publié un rapport cet été sur l’étalement urbain et ses conséquences sur les changements climatiques. Dénoncé il y a déjà une dizaine d’années, le phénomène est plus que jamais menaçant. Faisons un point sur le phénomène et sur les préconisations de l’association.
L’étalement urbain, un phénomène grandissant
L’étalement urbain désigne un phénomène bien connu de toutes les villes. Les territoires autrefois coupés des zones urbaines les ont rejoint petit à petit, grignotant du terrain kilomètre carré par kilomètre carré. Les surfaces urbaines dues au développement des maisons individuelles construites entre ville et campagne s’étalent à la périphérie des agglomérations.
Déjà plus de la moitié de la population mondiale se regroupe en zone urbaine, consomme 75 % des ressources énergétiques, et génère prés de 80 % des GES. Le phénomène ne ralentit pas, au contraire, il ne cesse de s’intensifier. Ainsi, l’Institut Français de l’Environnement évoque une part de 600 km² de surface artificialisée par an, soit l’équivalent d’un département français tous les 10 ans.
Cette artificialisation du territoire se fait bien entendu au détriment des surfaces agricoles, alourdissant de cette manière l’empreinte écologique des régions.
Selon la Banque Mondiale, le phénomène n’est pas à attribué qu’aux seuls pays industrialisés, loin s’en faut ! Les PED (Pays en voie de Développement) concentrent 90 % de la croissance urbaine mondiale. Dans son rapport Eco2 Cities, la Banque Mondiale estime qu’il faudra construire 400.000 km² de villes supplémentaires pour faire face à la demande d’ici 2030.
Face à ces chiffres éloquents, il est donc nécessaire de prendre des mesures car l’étalement urbain n’est pas sans impact sur l’environnement.
Les impacts de l’étalement urbain sur l’environnement
L’une des conséquences directes du phénomène d’étalement urbain est l’augmentation des gaz à effet de serre.
Ceci pour la simple raison que l’éloignement du domicile par rapport au lieu de travail qui se trouve principalement en ville, nécessite un déplacement et le plus souvent en voiture.
D’après une étude de l’INSEE datant de 2007(1), « la population se loge de plus en plus loin des centres-villes alors que les emplois restent encore largement concentrés dans les pôles urbains »
Le RAC parle de « surmobilité » au niveau des déplacements de proximité dans son rapport, et annonce même « qu’un ménage périurbain consomme 3 fois plus d’énergie pour ses déplacements de proximité qu’un ménage résidant au centre, à taille, composition et revenus égaux ». Les transports ne sont pas les seuls à produire des GES. Les bâtiments eux-mêmes sont sources d’émissions de carbone liées au chauffage et à la climatisation.
Le secteur du bâtiment émet chaque année 120 millions de tonnes de Co2, soit près du quart des émissions nationales tous secteurs confondus. Selon les chiffres annoncés par le Grenelle, les « bâtiments résidentiels et tertiaires [bureaux, commerces …] représentent 46 % de l’énergie consommée en France, avec 70 millions de tonnes équivalent pétrole »
L’artificialisation des sols
Le grignotage de terres agricoles du fait de l’étalement urbain est un phénomène continu, en France comme en Europe :
(1) Baccaïni B., Sémécurbe F. et Thomas G., 2007, Les déplacements domicile-travail amplifiés par la périurbanisation, Insee Première n°1129.
(2) d’après Corine Land Cover, 2006
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