Le chantier de construction navale STX de Saint-Nazaire a commencé à construire un nouvel atelier. Il sera consacré aux énergies marines renouvelables (EMR), un secteur dans lequel la France a du retard.
STX : la France développe ses énergies marines renouvelables (EMR)
L’usine du futur sera à Saint-Nazaire, dès 2015 et elle est actuellement construite par STX France. La société existe depuis treize ans (elle s’appelait Aker Yards jusque 2008). Filiale du géant STX Europe, basé en Norvège et constructeur de paquebots et ferries, elle est spécialisée dans les navires et structures flottantes.
Il existe en France deux sites de fabrication : un à Lorient (Leroux Naval) et un à Saint-Nazaire, les Chantiers de l’Atlantique. STX Europe possède également deux sites de fabrication en Finlande.
Le chantier de construction a donc annoncé un nouvel atelier consacré aux énergies marines renouvelables, pour vingt millions d’euros déjà engagés. Il faut signaler que c’est la première construction de cette ampleur pour les chantiers navals en dix ans.
Pourquoi un atelier consacré aux EMR ?
Remplaçant une ancienne zone de stockage, au bord d’un bassin, l’atelier aura une surface de 12.000 mètres carrés et s’étendra sur deux bâtiments couverts et une plate-forme de montage. Voici la maquette :
Un positionnement stratégique comblant les creux de l’industrie navale
Ensuite, on y fera… beaucoup de choses, en fonction des contrats. La plateforme pourra accueillir au complet 250 personnes. STX France répond aux appels d’offres, et répond aux projets concernant les EMR depuis quelques années.
Jusque là, la société a livré un prototype de jacket, de fondation pour des éoliennes géantes en pleine mer. Elle a aussi livré une sous-station électrique au nord du Royaume-Uni. L’atelier va servir à systématiser le processus et à livrer non pas une mais plusieurs structures de ce type.
Ce qu’on sait en tout cas, c’est que les vestiaires sont prévus pour accueillir 250 personnes à plein régime. Et puis surtout, cette nouvelle activité permettra de « re-déployer » les effectifs pour compenser d’éventuels creux de charge de la navale.
Un soutien actif local pour les EMR
La Région des Pays de la Loire, de la Carène (Communauté d’agglomération de la région nazairienne) et de la Caisse des Dépôts soutiennent le projet qui devrait développer à terme l’emploi dans la région.
Une première phase de construction a commencé afin de mettre en place 3 premières unités de production permettant de construire des jackets, des pièces de transition et des sous-stations électriques.
L’atelier comportera donc :
- un atelier d’assemblage de sous-ensembles « plans »
- une aire de pré-montage de 6000 m2
- une alvéole de peinture de très grand volume
Une usine du futur
Les moyens envisagés et les méthodes de production de pointe associent une standardisation, une automatisation et les technologies numériques. Elle cherche ainsi à travailler avec de nouveaux clients et devenir un « acteur industriel de référence« .
Et pour cause : la France a un potentiel sous-exploité, contrairement à l’Allemagne, au Royaume-Uni ou au Danemark où on a vite compris le potentiel des EMR. Un manque à combler même si le futur atelier sera surtout centré sur l’export.
Sur un moyen terme cela réduirait considérablement le coût des EMR.
Reste à savoir comment la transition va se faire cette année, puis que le groupe STX a annoncé en juin 2014 vouloir vendre les chantiers STX Europe.
Plus d’informations : www.stxfrance.com
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illustration : © CC, Pouick44