Alors que se constitue un groupement d’acteurs français voulant donner plus de visibilité à la filière française du solaire photovoltaïque, c’est la place de la France, et de l’Europe toute entière, qui est jeu sur le plan mondial. Que la Chine domine le monde en matière d’énergies renouvelables est-il une fatalité ? Voici le point des experts.
L’ avenir des énergies renouvelables est-il joué ?
Le projet de loi sur la transition énergétique entretient le flou quant à l’avenir des énergies renouvelables dans notre pays, cependant de nombreuses études évoquent le futur des énergies renouvelables (ENR) sur la planète.
Avant de connaître plus précisément la nouvelle orientation de la politique énergétique française, les analystes affirment de manière quasi-unanime que la Chine occupera une place stratégique dans le développement de ces technologies.
L’Europe ne résiste pas à l’irréductible montée en puissance chinoise
L’épisode du conflit commercial entre l’Europe et la Chine sur les panneaux photovoltaïques semble déjà appartenir au passé. L’été dernier, à l’issue des négociations, le commissaire européen chargé du commerce, Karel De Gucht (1) affirmait avoir ainsi « éliminé le préjudice que les pratiques de dumping ont causé à l’industrie européenne ». Pourtant, presqu’un an après, notre continent continue son lent déclin dans le secteur des ENR…
Pour arriver à se faire une idée plus précise des capacités industrielles de l’Union Européenne, on peut notamment s’intéresser aux publications des acteurs du secteur photovoltaïque. Le 2 juin, l’EPIA, l’association européenne de l’industrie photovoltaïque, (2) a rendu ses conclusions sur les perspectives du secteur solaire mondial.
L’Europe progressivement hors jeu ?
Le constat est sans appel, si l’énergie photovoltaïque a le vent en poupe avec une puissance cumulée mondiale qui peut atteindre les 138,9 GW, elle se développe principalement hors de nos frontières : « l’Europe représentait 59 % des nouvelles installations en 2012, cette part est tombée à près de 29 % pour 2013 (…) les nouvelles installations solaires européennes devraient à nouveau baisser en 2014 ».
Cette tendance qu’on observe depuis plusieurs années ne se résume pas simplement à un déclin de notre continent. Si l’on veut s’en convaincre, le Renewable Energy Country Attractiveness Index publié le 4 juin par Ernst & Young,(3) nous montre que « les États-Unis devraient perdre leur leadership car Pékin prévoit d’augmenter ses capacités éoliennes de 100 GW et ses capacités solaires de 60 GW d’ici 2018 ». Plus précis encore le rapport de Bloomberg New Energy Finance, souligne que si les investissements dans les ENR ont reculé de 12 % à travers le monde en 2013, « La Chine s’installe ainsi en première position du classement mondial malgré un recul de 3,8 % de ses dépenses dans le secteur des énergies propres ».
Néanmoins, le discours des dirigeants continue d’être volontariste ; chiffres à l’appui grâce au bureau d’étude économique Enerdata, ils affirment dans la novlangue technocratique que « les énergies renouvelables occupent la première place du mix électrique européen en 2013 avec 28 % de la production ». Sans insister sur le fait que le mix énergétique se compose encore principalement de gaz, de pétrole et de charbon, Sylvain Chateau, directeur général adjoint d’Enerdata (4) met aussi subtilement en avant le problème des énergies intermittentes, et du risque de pointe…
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