La France perd la bataille du solaire
L’ambition française freinée par ses finances publiques ?
Les objectifs fixés par les directives sont loin d’être atteints, si la réduction des émissions de CO2 a été permise par le ralentissement économique conjoncturel, la part des ENR dans notre consommation énergétique devrait avoisiner seulement 15 % en 2020 selon le groupe Dekra, contre 20 % attendus initialement. Pourtant, le volontarisme affiché par Paris d’incarner l’excellence environnementale pour la conférence de 2015, laissait présager d’une action plus affirmée du gouvernement.
Dans un sondage Ifop réalisé pour le WWF,(5) on apprenait d’ailleurs que « 49 % des personnes interrogées se sont déclarées « plutôt favorables » et 41 % « tout à fait favorables » à un modèle énergétique basé sur les énergies renouvelables et les économies d’énergie ». C’est dans ce contexte que Laurent Fabius, auditionné par la commission du développement durable invitait le législateur à accompagner « l‘innovation du bas carbone [qui] commence à réconcilier écologie et économie ».
Industrie en berne, recherche en pointe
Car si la France est en train de perdre la bataille du solaire, elle se trouve en revanche en pointe dans de nombreux pans de la recherche énergétique. Le projet de Paimpol-Bréhat a par exemple « l’objectif de démontrer la faisabilité administrative, technique, économique et environnementale de la filière hydrolienne, afin de fonder un coût du kWh compétitif à l’horizon 2020 ». Une manière de souligner qu’il existe plusieurs transitions énergétiques possibles au moment où Ségolène Royal présente son projet de loi au Conseil Economique Social et Environnemental.
Désormais prévue pour le printemps 2015, la transition énergétique bloquerait étonnement sur le « manque de moyens pour la financer ». En effet, le texte devrait porter la part des énergies renouvelables à 32 % en 2030, dont 40 % pour l’électricité, à condition de pouvoir créer un fonds national pour les économies d’énergie et la croissance verte…
Une mission bien complexe alors que le gouvernement Valls a annoncé un plan d’économies de 50 milliards dans les trois ans à venir. Vigilante, Anne Bringault, en charge de la Coordination pour les ONG (5) des activités sur la transition énergétique met en garde les décideurs politiques : « la question du financement, «évalué entre 20 et 30 milliards d’investissements en plus chaque année», ne doit pas être un argument pour bloquer le texte ».
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COMPARER : Production mondiale d’énergie éolienne
COMPARER Production mondiale d’énergie solaire photovoltaique
La 3ème révolution industrielle de Jeremy Rifkin, graal ou chimère ?
(1) http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20130727.OBS1248/accord-amiable-entre-la-chine-et-l-europe-sur-le-photovoltaique.html
(2) http://www.epia.org/fileadmin/user_upload/Publications/EPIA_Global_Market_Outlook_for_Photovoltaics_2014-2018_-_Medium_Res.pdf
http://www.lepoint.fr/societe/les-francais-pour-une-transition-energetique-en-europe-09-05-2014-1820753_23.php
(3) http://www.bfmtv.com/planete/energies-renouvelables-montee-puissance-lasie-lafrique-786591.html
(4) http://www.lesechos.fr/monde/europe/0203528058324-les-energies-vertes-premiere-source-d-electricite-en-europe-674132.php
(5) http://www.liberation.fr/politiques/2014/06/06/transition-energetique-l-adoption-du-projet-de-loi-repoussee-a-2015_1035121