Moins d’émissions de CO2 grâce à moins de chauffage
Selon le centre météo anglais Hadley, les températures de ces dernières années ont été supérieures en hiver de 1,5 °C par rapport à la moyenne entre 1961 et 1990. Conséquence immédiate : la consommation de combustibles fossiles pour le chauffage a baissé. Un bon point pour l’air : les secteurs résidentiels et commerciaux ont vu leurs émissions diminuer de 62 millions de tonnes de CO2 par rapport à 2010. Le secteur de la production d’énergie a lui aussi limité ses émissions de 47 millions de tonnes en 2011.
Des calculs ? un tour de passe-passe !
Le rapport émis par l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE) dissimule un fait important : il mentionne uniquement les émissions directes émises sur le territoire européen. Cette baisse des émissions de CO2 est une bonne nouvelle, et elle confirme les engagements pris lors de la ratification du Protocole de Kyoto.
Cependant, pour un calcul juste au niveau européen, il faudrait prendre en compte les émissions incorporées dans les importations des produits de consommation. D’un coté on a donc une baisse des émissions sur sur le territoire de l’Union, tandis que de l’autre les émissions de CO2 importées dans et par l’Union Européenne ont augmenté de 130 % entre 1990 et 2010.

Des émissions de CO2 baladeur
Selon Meike Fink, chargée des politiques climat-énergie au Réseau Action Climat pour la France, « 28 % des émissions de CO2 mondiales issues des produits de consommation circulent clandestinement autour de la planète dans les soutes du commerce mondial. » Au final, si les réductions sont de 4 % dans les pays européens pour 1990-2010, le poids des émissions importées est trois fois plus important. Les émissions de CO2 européennes se sont simplement « déplacées » vers des pays émergents. C’est donc les émissions mondiales qu’il faut revoir à la baisse, et ne pas se leurrer en omettant les émissions de CO2 importées…
Conclusion : un peu comme l’eau virtuelle pour la consommation d’eau, ou comme l’énergie grise pour la consommation d’énergie, il faudrait prendre en compte ce qu’on pourrait appeler le CO2 gris ou caché pour avoir une bonne mesure de notre impact carbone.
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