Par crainte de se faire contaminer, certains consommateurs ont (re)commencé à acheter de l’eau en bouteilles et à privilégier les aliments emballés.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les industriels français du plastique font état d’une hausse d’activité.
Les industriels du plastique retrouvent le sourire grâce à la pandémie
Est-ce le retour en grâce du plastique ? À en croire les industriels en tout cas, les consommateurs se sont soudainement tournés vers ce matériau d’emballage. Selon Elipso, l’association professionnelle de la filière, plus de 50 % de ses adhérents, pour la plupart fabricants d’emballages à destination de l’alimentaire vendu en grande distribution, sont confrontés à une hausse d’activité(1). Cette hausse s’élève, pour plus de 20 % des entreprises, entre 10 et 20 %. S’y ajoutent 17 % des entreprises qui rapportent une hausse comprise entre 20 et 30 %.
En temps de coronavirus comme en temps normal, on se demande bien à quoi ça sert tout ce plastique © saruntorn chotchitima / Shutterstock
En plus des fruits et légumes emballés et de la viande sous vide, les Français achètent maintenant de l’eau en bouteilles.
Selon TF1, l’une des usines françaises qui en fabrique a dû mettre les bouchées doubles pour répondre à la demande : + 1 million de bouteilles vendues par semaine.
L’utilité des emballages en plastique est limitée
Quoi qu’il en soit, de tels choix ne sont pas de nature à aider à se protéger du coronavirus, comme d’aucun autre virus d’ailleurs. Le 11 mars 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) tenait à faire savoir que, dans l’état des connaissances à ce jour, la transmission du Covid-19 par voie digestive directe était écartée.
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Même si en supposant que l’employé qui manipulait les fruits a éternué dessus et que le virus a réussi à survivre sur leur surface (ce qui est déjà peu probable), un simple lavage permettra de l’en débarrasser. Dans cette perspective, l’utilité d’un emballage en plastique est limitée, car l’éternuement qu’on évoquait à l’instant aurait très bien pu avoir lieu avant que le fruit a été emballé.
Pendant une épidémie comme en tout temps d’ailleurs, il faut laver tous les fruits et légumes avant de les consommer. Quant aux viandes et poissons, l’Anses fait savoir qu’un simple traitement thermique à 63°C pendant 4 min (température utilisée en liaison chaude en restauration collective) permet de diviser par 10.000 la contamination d’un produit alimentaire.
Illustration bannière : Même si l’eau n’est pas contaminée, les Français achètent des bouteilles en plastique – © CGN089