Les souris représentent 60% des 2 millions d’animaux utilisés par la recherche scientifique chaque année en Grande-Bretagne, dans des conditions parfois atroces. Un laboratoire vient d’être épinglé pour en avoir élevé beaucoup trop !
En Grande-Bretagne, un laboratoire élevait illégalement 180.000 souris, bien au-delà de la quantité qu’il est autorisé à avoir. Outre-Manche, nombreux sont les cas rapportés de souffrances animales lors de tests. Et pourtant, peu (voire pas) de sanctions sont prises envers les fautifs !
180.000 souris découvertes dans un seul laboratoire
Un rapport du ministère de l’Intérieur anglais, cité dimanche 25 mars par The Telegraph révèle qu’un laboratoire britannique a élevé illégalement 180.000 souris(1). Ces animaux étaient ainsi gardés en cage afin que l’on réalise des expériences sur eux. Le laboratoire fautif n’avait qu’une limite de 127.600 souris maximum à étudier. Pour se défendre, il a simplement indiqué qu’une erreur avait occasionné cette largesse.
Souris de laboratoire © Igor Stramyk
Pour rappel, la souris représente 60 % des 2 millions d’animaux utilisés par la recherche scientifique chaque année outre-Manche, notamment dans des tests sur des maladies comme le cancer, le diabète et l’Alzheimer. Le quotidien britannique explique la raison pour laquelle ces animaux sont si prisés : « les rongeurs sont utilisés par la recherche car ils sont petits et s’adaptent bien aux nouveaux environnements », et « se reproduisent aussi exceptionnellement rapidement, avec des mères donnant naissance à jusqu’à 40 souris par an ».
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Un rat de laboratoire virtuel pourrait permettre d’éliminer les tests sur les animaux
Et malheureusement si cet établissement a été épinglé, il ne s’agit que d’un cas parmi des dizaines recensés à travers le Royaume-Uni, selon un rapport gouvernemental. Ce dernier évoque encore, dans un autre laboratoire, un singe laissé une nuit entière dans un incubateur de réveil sans eau ni nourriture après une opération.
Il y a aussi ces rongeurs morts de faim ou d’étouffement car placés dans des cages sans aération, ou encore ces 74 poussins qui ont péri car laissés 65 heures d’affilée dans un environnement sans humidité adéquate. Pourtant, aucune sanction n’a été prononcée et dans le cas du laboratoire aux 180.000 souris, il n’a reçu qu’une simple réprimande !
Dans un laboratoire © Vasiliy Koval
Jan Creamer, président d’une association britannique contre l’expérimentation animale regrette dans les colonnes du Telegraph : « L’échec de la fourniture des soins basiques pour les animaux dans la recherche est inquiétant et soulève d’autres questions sur la conformité et la souffrance au cours des procédures elles-mêmes. L’utilisation de méthodes avancées non animales évite de tels doutes et donne de meilleurs résultats, pour les animaux et les humains ».
En effet, pour réduire le nombre d’animaux sacrifiés pour ces recherches médicales, une équipe de l’université d’Oxford a développé une simulation informatique qui indique si des médicaments sont toxiques pour le coeur. Leur logiciel, Virtual Assay, propose une modélisation des cellules cardiaques humaines et permet d’éliminer d’emblée des médicaments toxiques pour le coeur sans passer par les tests animaux(2).
Illustration bannière : Rat de laboratoire – © Sebastian Duda