La startup française Genoskin offre une alternative aux tests sur les animaux, en recyclant de la peau humaine après certaines interventions chirurgicales. Elle commercialise désormais en ligne des kits pour les industries cosmétique et pharmaceutique.
C’est une bonne nouvelle pour les opposants à l’expérimentation animale ! Genoskin commercialise des échantillons de peau humaine encore vivante. La startup toulousaine propose aux laboratoires de tester la toxicité et l’efficacité de produits sur ses kits. Un second centre de production a même été ouvert à Boston en mai 2018, preuve du succès de la technologie mise au point par Genoskin.
Genoskin : utiliser la peau humaine pour tester l’efficacité de certains produits
Genoskin, une société toulousaine créée en 2011, parvient à maintenir des échantillons de peau en vie pendant une semaine (contre 24h en conditions normales). De la peau humaine, conservée dans une matrice biologique spéciale pendant plusieurs jours, à utiliser pour les tests des entreprises de cosmétiques…
Les hôpitaux se débarrassent généralement de leurs « déchets opératoires ». La startup récupère donc des morceaux de peau abdominale issus d’interventions chirurgicales, pour les transformer en kits de test.
Le recyclage des tissus cutanés représenterait une alternative de qualité à l’expérimentation animale © vchal
Cette peau humaine vivante permet d’étudier l’efficacité et la toxicité de produits cosmétiques et pharmaceutiques. « Les essais sur les animaux sont inefficaces, longs, coûteux et de plus en plus mal perçus du grand public », précise Pascal Descargues, fondateur et PDG de Genoskin.
Ces modèles cutanés permettent aux organismes de recherche et aux entreprises d’obtenir des résultats plus prédictifs et de diminuer ainsi leur coût de recherche et développement (R&D).
L’expérimentation animale interdite dans plusieurs pays
Cette alternative développée par Genoskin répond à la sensibilisation grandissante des populations à la souffrance animale mais pas seulement.
Elle s’adapte également à l’évolution des législations, puisque l’Union européenne ainsi que plusieurs pays comme l’Inde interdisent désormais les expériences animales pour les produits cosmétiques. Aux États-Unis, ce type d’expérimentation est de plus en plus controversé.
Interview de Pascal Descargues, fondateur de Genoskin
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Genoskin se procure les restes de peau auprès de plusieurs hôpitaux et cliniques pratiquant des opérations de chirurgie plastique en France et a déjà séduit d’importants laboratoires comme L’Oréal, Yves Rocher, Shisheido, Colgate, Unilever…)
L’objectif : développer cette solution pour minimiser la participation involontaire des animaux aux expérimentations. Selon l’association Peta, près de 2,2 millions d’animaux sont utilisés chaque année en France dans le cadre d’expérimentations médicales.
Article mis à jour et republié
Illustration bannière : Lapin de laboratoire – © capture d’écran youtube