À l’issue d’un séjour en altitude de plus de 40 jours, les 23 alpinistes et sherpas de l’expédition Everest Green visant à nettoyer le Toit du Monde où tout est bien souvent abandonné sur place, ont ramené plus de 5 tonnes de déchets en tout genre.
L’Everest, qui culmine à plus de 8.800 mètres d’altitude, porte aussi le titre peu enviable de plus haute poubelle du monde. Face à ce constat, l’association Montagne et Partage a lancé l’expédition Everest Green 2017, afin de de collecter, trier et recycler les déchets qui ont été abandonnés sur le Toit du monde.
40 jours pour nettoyer l’Everest et 5 tonnes de déchets
Du 5 avril au 29 mai, l’association française Montagne et Partage a conduit une expédition de cinq semaines, baptisée Everest Green, dans le but de ramasser les déchets abandonnés sur ce sommet népalais.
Grâce à une logistique importante et avec le concours une équipe de 16 Sherpas, dont 10 plus spécialement dédiés à la collecte des déchets, les alpinistes français ont collecté plus de 5,2 tonnes de déchets de toute nature, répartis pour 2/3 au camp de base et 1/3 dans les camps supérieurs.
On a dû laisser cinq autres tonnes qui étaient visibles, et il y en a encore bien plus qui ne se voient pas, dans les crevasses.
rapporte Gérard Clermidy, président de l'association, au Parisien
Les déchets collectés ont été acheminés en yaks, hélicoptère, puis camions jusqu’à Katmandou. Un tiers se composait d’objets en ferraille (bouteilles à oxygènes, canettes, échelles…) qui été envoyés en Inde pour y être recyclés. Les piles, batteries et autres déchets toxiques (25 kg au total) seront ramenés en France pour un traitement adéquat. Mais pour les autres déchets non biodégradables (tentes, cordes, équipements de montagne, emballages alimentaires, etc. qui représentent tout de même 3 tonnes), le problème pourrait jute avoir été déplacé : l’incinérateur de déchets semble être en panne depuis le séisme de 2015, et ces déchets risquent donc fort de finir brûlés en plein air !
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Plus de 4.000 alpinistes ont déjà effectué l’ascension de l’Everest depuis 1953
Pourtant, les autorités népalaises ont mis en place un règlement, afin de freiner la pollution sur ce site attirant chaque année de nombreux touristes. En effet, depuis 1953, plus de 4.000 alpinistes ont effectué l’ascension.
Chaque personne souhaitant grimper au sommet de l’Everest doit déposer un chèque de caution de plus de 3.700 euros et ramener au minimum huit kilos de déchets. Si ces règles ne sont pas respectées, la caution n’est pas rendue et les alpinistes peuvent être poursuivis en justice.
Toutefois, la plupart préfèrent abandonner la caution plutôt que de rapporter les déchets, et pour finir, la montagne est dans un piteux état. Si les alpinistes étrangers, les sherpas et les agences ont une part de responsabilité, l’association pointe aussi du doigt les responsables politiques gouvernementaux, en charge du développement touristique et de l’environnement au Népal.
Et c’est la population népalaise, évaluée à 30 millions d’habitants, qui subit de plein fouet les conséquences de cette pollution.
Illustration bannière © Daniel Prudek – Shutterstock