Contrairement à une entreprise lambda suspendant son activité, un zoo fermé du fait du confinement doit toujours prendre soin, et nourrir, tous les animaux qu’il héberge. Jusqu’à ce que cela devienne impossible…
Privés de visiteurs et donc de revenus, certains zoos se retrouvent en difficulté et commencent à se demander comment ils vont pouvoir nourrir les animaux. Dans le nord de l’Allemagne, le zoo de Neumünster paie le prix fort de la fermeture entraînée par le confinement.
Prendre soin de 700 animaux
Pas de visiteurs, pas de revenus, mais des animaux dont il faut prendre soin et qu’il faut bien évidemment nourrir. Le zoo de Neumünster, comme tant d’autres ayant dû fermer leurs portes du fait du confinement, est dans une situation financière de plus en plus dramatique.
Entre frais de fonctionnement et nourriture pour les 700 animaux du parc, le zoo a déjà perdu 175.000 euros de revenus ce printemps(1).
Les soigneurs restent mobilisés pour prendre soin des animaux © Stephen Coburn
Appartenant à une association, ce zoo ne peut faire appel à une aide financière du fonds d’urgence proposé aux petites entreprises. Alors, pour faire face aux conséquences du confinement, le zoo a lancé un appel aux dons, et même proposé aux habitants de parrainer des animaux.
Tuer les uns pour nourrir les autres
Mais le plus dramatique pourrait encore arriver. En effet, si cela était nécessaire, la directrice du zoo, Verena Kaspari, a confié qu’elle devrait peut-être euthanasier les animaux plutôt que de les laisser mourir de faim.
Pire encore, on pourrait nourrir certains animaux avec d’autres. Le zoo a d’ailleurs d’ores et déjà dressé la liste des animaux qu’il serait contraint d’abattre en premier. Une solution en dernier recours, mais qui ne règlerait pas pour autant la question financière.
Certains animaux ont besoin d’une grande quantité de nourriture fraîche chaque jour © Evannovostro / Shutterstock
La situation risque-t-elle d’être prochainement la même dans les zoos de l’Hexagone. Les deux plus importants doivent faire face à des pertes financières énormes : 6 millions d’euros pour celui de la Flèche, 12 à 14 millions d’euros en avril pour celui de Beauval.
Seul le zoo de Vincennes a eu la chance de bénéficier d’un don de plusieurs tonnes de viandes par une chaîne de restauration, afin de nourrir ses résidents.
Pour venir en aide au animaux du zoo de Neumünster, c’est ici
Illustration bannière : Certains soigneurs ont également averti que la crise pèse à certains animaux, comme les singes, les phoques ou les perroquets, à qui manque l’attention qu’ils reçoivent généralement du public : eux -aussi s’ennuient ! – © ChameleonsEye / Shutterstock