Pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, des laboratoires français ont trouvé un remède pour lutter contre les éructions des vaches.
Un projet de recherche français ambitionne de réduire de 15 à 30 % les émissions de méthane que rejettent les ruminants en abondance dans l’atmosphère par leurs rots et pets, pour lutter contre le réchauffement climatique, en jouant sur leur alimentation. Une opportunité aussi pour redynamiser la filière bovine, mal en point.
Moins de rots et de pets pour les vaches
En France, l’agriculture est responsable d’environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre et près de 40 % de ces mêmes émissions sont sous forme de méthane, selon le pôle de compétitivité Céréales Vallée. Les ruminants ingurgitent de l’herbe et du fourrage, dont la digestion sous forme de fermentation naturelle génère du méthane, qu’ils libèrent principalement en éructant.
Pour limiter ces émissions polluantes, ce projet collaboratif vise à élaborer « un mélange de composés naturels actifs », permettant de « diminuer le gaspillage énergétique de la ration alimentaire de l’animal, tout en augmentant son efficacité alimentaire », explique Emmanuel Védier, directeur commercial de la société Idena, spécialisée dans la conception de l’alimentation des animaux d’élevage et installée en Loire-Atlantique.
Une mise en place sur le marché d’ici deux ans
Un produit innovant dont les ingrédients sont tenus secrets. À peine sait-on qu’il contient « des extraits de végétaux ». Sa mise sur le marché est prévue d’ici deux ans. « Cet additif alimentaire permettra également d’améliorer les qualités nutritionnelles de la viande et de préserver la santé de l’animal », a renchéri l’animatrice du projet pour Céréales Vallée, Tania Rougier.
L’autre avantage à ce produit est l’augmentation du rendement de production, sans surcoût pour l’éleveur. En raison des économies réalisées en terme de rations alimentaires, « on va fournir aux agriculteurs et aux opérateurs de la filière une viande compétitive à un prix équivalent », a assuré Gabriel Pecoul, directeur commercial du porteur du projet et fabricant d’aliments pour le bétail, Thivat Nutrition Animale.
Doté d’un budget de 1,5 millions d’euros sur deux ans, le projet réunit également des chercheurs de l’INRA de l’Unité de recherche Herbipôle de Theix, près de Clermont-Ferrand.