Industrie du bâtiment : et si l’on se passait de ciment ?
Post Green Home est une société née d’un couple et d’un de leurs amis, Chad et Courtney Ludeman et Nic Darling.
Leur volonté ? Eriger une demeure « verte » et prouver au monde que l’on peut construire de manière écologique à moindres frais. Le projet qui en découle se nomme 100K.
Il s’agit d’une maison à 100 000 dollars qui doit coûter 5 fois moins cher que les autres maisons vertes du marché.
Pour cela, ces derniers sélectionnent des matériaux recyclés, utilisent peu de ciment, isolent efficacement et équipent leur prototype de panneaux solaires et d’un récupérateur d’eau de pluie. Ce qui rend l’habitation moitié moins gourmande qu’une habitation classique.
Autre astuce développée : construire petit pour consommer moins d’énergie, chauffage et matériaux. Pas de cave « qui servirait à accumuler des objets dont nous n’avons pas besoin » et pas de garage « pour encourager les habitants à se passer de voiture ».
Un pari fou qui fonctionne puisqu’en 2013, l’entreprise a inauguré tout un éco-quartier dans le sud de Philadelphie.
Industrie du bâtiment : quid de la maison en déchets ?
Et si une des solutions pour se passer du béton se trouvait dans les déchets ? A Huntsville, une ville du Texas de 40 000 habitants, quelques maisons sortent de l’ordinaire.
En effet, au milieu des traditionnelles façades de briques et de béton qui bordent les rues, ces maisons-là ont par exemple l’originalité d’avoir un toit fait de plaques d’immatriculation. Des réalisations dues à Dan Phillips, qui a lancé il y a 17 ans, une entreprise de construction hors norme.
Sa particularité ? Ses maisons sont entièrement réalisées en déchets ! Et toutes sont destinées à des familles en difficulté.
L’idée lui est venue à la vue d’une grande quantité de matériaux de construction exploitables dans une décharge. Depuis, briques dépareillées, morceaux de tuiles ou de miroirs brisés, morceaux de planches de bois, lattes de lit ou encore cannettes : tout sert à Dan pour ériger 4 murs et un toit !
Photo – Dan Phillips devant Bbudweiser House
Les premiers temps, il parcourt les décharges et construit une quinzaine de maisons. Mais depuis 2004, sa démarche sociale et écologique a été saluée par la municipalité, qui lui a installé un point de récolte où les constructeurs et les équipes de démolition peuvent venir déposer gratuitement des déchets à son attention.
Aujourd’hui, il emploie 5 personnes à plein temps. Une belle leçon d’écologie qui prouve qu’on peut gagner sa vie en proposant des solutions alternatives.
Roman Sebekin : le recyclage de plastique a de l’avenir
Roman Sebekin utilise également des déchets pour fabriquer des maisons. Mais le jeune russe s’est focalisé sur le plastique. Il gère une entreprise qui transforme emballages et vieilles bouteilles en parpaings, revêtements de sols ou tuiles.
En 2003, après un diplôme en droit et en finance, le jeune homme de 22 ans, souhaite se construire une maison mais faute de moyens, il s’apprête à abandonner le projet. Mais en voyant les tonnes de plastique dans une décharge, il lui vient une idée.
Roman Sebekin
En six mois, il construit la machine qui lui permet de mélanger ces détritus à de l’eau, du sable et seulement une petite quantité de ciment.
Résultat ? Des parpaings à moins d’un euro pièce.
Il monte alors un petit atelier et appuyé par un fonds local pour entrepreneurs verts, il développe son activité.
Aujourd’hui, son entreprise recycle 10 % des 300 tonnes de déchets plastiques générés par le million d’habitants de sa ville, Volgograd. De quoi construire quatre maisons de cent mètres carrés par mois. Et cela, à moindres frais.
Alors, que pensez-vous de ces initiatives ? Pensez-vous que cela soit utopique ou pourrons-nous un jour envisager un futur sans ciment ?
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