Le Vatican déjà critiqué pour sa prise de position sur le changement climatique
Le Pape sous le feu des critiques climatosceptiques
La prise de position forte attendue de la part du Vatican, sous l’impulsion du charismatique François, ne plaît pas à tout le monde. Les climatosceptiques américains, les premiers, tirent à boulets rouges sur le Saint-Père.
« François souille la fonction papale en utilisant des tournures démagogiques pour pousser le peuple à l’action bêtement, sans autre argument qu’une propagande théologisée », écrit par exemple Maureen Mullarkey dans First Things, une publication conservatrice américaine. « Vous avilissez la fonction qui est la vôtre, et vous avilissez l’Eglise que vous avez juré de protéger, de défendre et de développer », renchérit Christopher Monckton, un climatosceptique notoire qui fut conseiller de Margaret Thatcher, l’ancienne Première Ministre britannique.
La communauté catholique peu habituée à traiter d’écologie
Si la communauté catholique sait se montrer très virulente sur certains sujets, comme l’avortement en particulier ou la bioéthique en général, elle s’est progressivement tue au sujet du fonctionnement du monde au cours de ces derniers siècles. En conséquence de quoi, les catholiques ne sont plus vraiment familiers des questions d’écologie, et ce malgré les quelques incursions de Benoît XVI sur le sujet, qui lui valurent d’être surnommé « le pape vert ».
Dans un interview donnée en mai 2014(2), le pape François explique cependant que l’encyclique en appellera directement à la foi des chrétiens. Cette explication pontificale lève au passage le risque d’une encyclique qui s’appuierait principalement sur la science, ce qui la mettrait au même niveau que les études sur lesquelles repose actuellement la lutte contre le changement climatique. Le coeur doctrinal de l’Encyclique resterait donc ainsi préservé des controverses scientifiques extérieures aux questions de croyance.
Le Vatican ne reculera pas
Un escalier de la basilique Saint-Pierre : une métaphore du chemin tortueux vers un accord international ?
Le Vatican s’est déjà exprimé sur le sujet devant l’ONU
Il est d’ores et déjà prévu que le pape François prenne la parole en septembre devant une session extraordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies au sujet du changement climatique. Ce sera le premier discours d’un pape devant une assemblée extraordinaire de l’Histoire. Cependant, le cardinal Pietro Parolin s’était déjà exprimé à ce sujet en septembre 2014 lors d’un sommet de l’ONU sur le climat(3).
Le Saint-Siège s’engage afin que (…) la communauté internationale puisse être guidée par les impératifs moraux à agir, inspirée par les principes de la solidarité et de la promotion du bien commun.
Cardinal Pietro Parolin
Le Vatican fait preuve de détermination
Malgré les interrogations sur le contenu exact de l’encyclique, actuellement en cours de relecture, et malgré les critiques sur la démarche pontificale elle-même, le Vatican fait preuve de détermination.
« Dans notre acharnement, nous violons certaines des frontières naturelles les plus fondamentales », a ainsi mis en garde le cardinal Tuckson le 28 avril dernier. « Et les leçons tirées de l’Eden restent vraies aujourd’hui : la fierté, l’hubris, et l’égoïsme sont toujours dangereux, pour ne pas dire destructeurs. Ces mêmes technologies qui nous ont tant apporté sont maintenant sur le point de nous conduire à la ruine ». « En cette période troublée, le monde cherche des exemples en ses leaders religieux. C’est pour cela que le pape François a choisi, en ce moment unique, de publier une encyclique sur la protection de l’environnement ».