Les aspirations des citoyens modernes et des consommateurs sont de plus en plus influencés par la conscience de l’état de notre planète.
Le phénomène de la nouvelle consommation recouvre des comportements nouveaux. Après vous avoir frait découvrir le mouvement Lohas, le wwoofing, le slow wear, la sobriété volontaire, etc. nous vous faisons découvrir les Ginks : ces femmes qui refusent la joie de la maternité.
L’amour de la Terre … sans faire de bébé
Beaucoup ne comprennent pas qu’une femme ne puisse pas avoir envie de faire des enfants. Et pourtant, les Ginks (green inclined, no kids) sont des femmes qui font le choix de ne pas avoir d’enfants pour tenir compte de l’état de l’Humanité et de la planète.
Comme le dit Martine, 42 ans à Paris, « Je n’avais pas envie de donner naissance à un petit homme qui aurait vécu dans notre époque, avec un avenir sombre alors même que l’explosion démographique m’effraie. Le désir de maternité n’a jamais pris le pas sur cette réticence à donner la vie dans un monde peu propice. »
D’autres femmes sont plus militantes à l’instar de celle qui a donné son nom au mouvement Ginks : « Je suis sans enfant et j’en suis fière« , clame Lisa Hymas. Une revendication qui va à l’encontre de bien des clichés. Ainsi Jean-Pierre qui est sûr que « toutes les femmes veulent des enfants. Un jour ou l’autre, le désir de bébé les rattrape. Pas nous.«
Les motivations du refus d’enfants sont idéologiques
Pour la protection de la planète, pour ne pas peser plus en termes d’empreinte climatique, pour ne pas contribuer à l’explosion démographique, l’épuisement des ressources naturelles, … Parmi les Ginks, les motivations idéologiques sont fréquentes. On peut distinguer :
- les ginks simples child free qui ne ne veulent pas d’enfants et n’en font pas toute une histoire. Les child free veulent juste qu’on les laisse tranquilles ;
- les ginks anti-natalistes qui sont pour le contrôle du nombre de naissances maximum par famille ;
- les ginks dénatalistes, proches du mouvement de la décroissance, qui sont favorable une diminution de la population humaine.
Les femmes sans enfants, entre coming out et culpabilité
Beaucoup de femmes ont du mal à se confier et certaines sont soulagées de constater que leur « non désir » d’enfants n’est pas unique : « je me suis limitée à 1 enfant mais si j’étais plus jeune, je ferai partie de ces ginks que j’admire totalement. C’est la nouvelle sagesse qui peut sauver notre monde et j’espère que cela gagnera beaucoup de femmes convaincues de la noblesse efficace de ce choix. Merci aux ‘mutantes’ qui ouvrent la route. »
Ou bien « Je me sentais un peu anormale et suis rassurée, soulagée, de voir que d’autres femmes partagent ce que je ressens. Je n’ai osé le dire à personne, mais moi les enfants, j’aurais pu ne pas en faire. Mon mari ne comprendrait pas«
Ne pas vouloir d’enfants, ce n’est pas forcément ne pas les aimer comme l’explique Brigitte : « J’aime les enfants, c’est aussi pour cette raison que je n’en fait pas, d’ailleurs je vis actuellement une relation avec un homme qui en a quatre, c’est ma façon à moi de m’en occuper, et cette expérience me conforte largement dans mon choix. »
L’adoption comme alternative au modèle familial classique
Jean-Pierre et Michèle ont deux enfants, adoptés.
« Ce n’est pas facile d’affronter le schéma classique de famille idéale qui fait des enfants comme modèle du bonheur social. On a du s’aider et s’épauler dans notre conviction écologiste. Pour nous, ça peut sembler paradoxal, choisir de ne pas avoir d’enfants, c’est un humanisme. C’est un choix qu’on assume bien maintenant. »
Évidemment, ce choix scandalise beaucoup de personnes, notamment des religieux ou tout simplement celles convaincues que la destinée de l’homme est de croître et se multiplier… Quel que soit l’état de la planète.
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