Les aspirations des citoyens modernes et des consommateurs sont de plus en plus influencés par la conscience de l’état de notre planète.
Les femmes qui refusent d’enfanter suscitent des commentaires. Le sujet touche. Vos commentaires montrent qu’il n’est ni anecdotique, ni… public. Pour une fois, vous avez donné votre avis.
Le témoignage de Christine
« J’ai appris que je suis une gink dénataliste. Mais je l’assume pleinement depuis un an. Je rencontre de plus en plus de gens comme moi et plus personne n’ose me montrer du doigt. Je crois qu’en fait beaucoup se rendent compte qu’ils se sont pliés au dictat de la société qui prône la reproduction comme l’aboutissement du couple, cela donne un sens à leur vie. Certains m’ont même demandé à qui je laisserai ma maison quand je mourrai et qui s’occupera de moi quand je serai vieille ! Comme si on faisait un enfant pour assurer nos vieux jours ! D’autres m’ont traitée d’égoïste et je leur ai rétorqué que les égoïstes étaient ceux qui faisaient un enfant pour les assister quand ils seraient vieux ! Moi je pense que l’explosion démographique obligera à détruire encore plus la nature pour les cultures et les logements et augmentera le problème de la faim dans le monde et de l’accès à l’eau potable. Je risque de choquer certaines personnes mais j’assume pleinement mes idées. »
Le témoignage d’Edna
« La perspective que vous donnez est effarante : ce n’est bien sûr pas des femmes ‘n’ayant pas de désir de maternité’ dont il est question, mais bien des femmes et hommes, d’abord suffisamment amoureux pour désirer donner ensemble à un enfant, puis, dans ce monde, tel qu’il se présente à nous, tel que nous l’acceptons : c’est à dire, nous défaits, devant la consommation ayant tout saccagé en moins de 50 ans. Désolant de constater que vous en êtes encore à ‘postuler’ que ‘Les Femmes’ ont, ou n’ont pas, de désir de maternité. Les femmes ont ou n’ont pas de désir de grossesse, ce qui, dans ce cas précis, entraîne forcément qu’il ne s’agisse plus de raisonner en termes de ‘femme’ (femme d’un homme), mais bien en terme de ‘femelle’. Évidemment, il y a le désir homosexuel, d’enfant, et de grossesse, que je n’oublie pas. Ce que je veux entendre par là, démographie ou pas, c’est que les citoyens, ou consommateurs, ont aussi ‘alignés’ dans leur désir de consommer, cad d’avoir (cf les photos de Pub de mannequins fichées) de leur ‘bébé’. Il faudrait un peu de décence et rappeler qu’un enfant vient de l’amour, évidemment il y a toutes les autres raisons, et là, ça fait très mal pour l’enfant, que ce soit pour le mariage, pour le fric, ou pour la paix sociale. On voudrait nous faire croire que s’abstenir d’en ‘faire’ (ce mot fabricateur, et, bien entendu, réservé à la femme, est vraiment honteux) est un ‘acte citoyen’ ? Ce n’est pas plus le cas maintenant qu’avant, pour peupler, ou dépeupler… Il y a eu les enfants des allocs et maintenant il y a les non-enfants des citoyens décroissants ? Tout ça n’arrive que peu à masquer que […] l’enfant n’est pas le fruit de notre volonté (ou caprice) mais toujours le désir d’un couple, dans le malentendu qu’on sait… ou alors, il est un produit : bientôt les ventres seront à louer…(femmes pauvres, à vos ventres !). Stop la consommation, la production d’enfants, commençons à penser, ensemble si possible. La source de tout cela ? Thanatos, le grand retour ! Il n’y a plus de Désir d’homme et de femme, dans cette société, l’argent a tout emporté, et beaucoup de ‘couples’ ne le sont que… d’assemblage, ou pour ‘faire des bébés’ (lapins, à vos marques)… C’est terrible, lamentable, pitoyable. »
Le témoignage de Brigitte
« Ça soulage énormément de ne pas se sentir seule face à ce choix personnel. Nous sommes tellement formatées dès l’enfance à croire à un certain modèle familial et sociétal qu’il est très dur de faire entendre un autre son de cloche. Quoique avec le temps cela évolue doucement, je me sens moi aussi une gink globalement. Cela pour plusieurs raisons : j’approche de la quarantaine et je n’ai toujours pas de vie financière stable, comment en proposer une à des enfants ? La planète est déjà surpeuplée pourquoi la peupler encore alors que les ressources s’épuisent ?, quel avenir proposer aux enfants actuellement dans un contexte difficile ? De plus je dois avouer que avoir des enfants à charge prive d’une certaine liberté, temps argent, énergie, en plus dès qu’on a un enfant son statut de femme se transforme souvent en rôle de mère qui se doit d’être exemplaire et on porte un poids lourd sur ses épaules on a pas droit au faux pas, je ne fais pas non plus d’enfant pour avoir quelqu’un qui s’occupera de moi quand je serai vieille ni pour léguer ma maison à quelqu’un, ceci dit je tiens à préciser un point : j’aime les enfants, c’est aussi pour cette raison que je n’en fait pas, d’ailleurs je vis actuellement une relation avec un homme qui en a 4, c’est ma façon à moi de m’en occuper, et cette expérience me conforte largement dans mon choix…«