Alors que de l’autre côté de l’océan Atlantique, la légalisation du cannabis récréatif avance et conquiert de plus en plus d’États américains, la France reste l’un des pays où la législation est la plus dure et la plus répressive d’Europe. Mais alors, la question d’une légalisation ou d’une dépénalisation est de plus en plus débattue chez ses voisins directs, les Français aimeraient au moins que les politiques en parlent.
Actuellement, la législation est simple concernant le cannabis en France : la détention, la vente et la consommation sont punies par la loi. Ça n’empêche pas 17 millions de Français d’avoir déjà fumé du cannabis et 700.000 d’en fumer tous les jours.
Légalisation ou dépénalisation du cannabis ? Les Français veulent un débat
Se procurer du cannabis n’est vraiment pas compliqué en France et c’est là tout le problème : cet argent finit dans les mains des dealers et non dans les caisses de l’État, comme c’est le cas aux Pays-Bas, au Colorado ou en Colombie-Britannique au Canada.
Mais, surtout, le débat est fermé dans l’Hexagone : aucun politique n’ose réellement s’attaquer au problème, car aucun consensus sur le cannabis n’existe à droite ou à gauche. Tout élu qui tenterait une loi serait abandonné par une partie de sa famille politique. Et pourtant, selon un sondage Ipsos dévoilé lundi 10 octobre 2016, 52 % des Français aimeraient que la question du cannabis soit un des thèmes de la campagne présidentielle.
Le cannabis divise la classe politique
Le problème, avec le cannabis, c’est que personne ne sait quoi faire : si certains estiment qu’une véritable légalisation et la mise en place d’un circuit de distribution de l’État, à l’instar des Pays-Bas, pourrait bloquer les trafiquants et renflouer les caisses, d’autres estiment que le cannabis doit rester interdit pour des raisons de santé publique, alors que le gouvernement met tout en place pour inciter les Français à arrêter de fumer.
À droite comme à gauche, les deux tendances, plus la troisième qui est celle de la dépénalisation (soit le fait de ne pas sanctionner le consommateur mais uniquement les vendeurs et les trafiquants), font débat. Cécile Duflot (EELV) ou encore Benoît Hamon (PS) penchent pour une légalisation, Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) et Jean-Marie Le Guen (PS) pour une dépénalisation. Manuel Valls et le gouvernement, eux, restent sur l’option d’une législation punitive.
Jeunes têtes de cannabis – © transmitdistort (CC BY 3.0) Deviant Art