L’information nous vient d’Outre-manche mais nous concerne de près. Les scientifiques s’inquiètent : à l’allure où vont les choses, les perdrix et les tourterelles pourraient bien disparaître des campagnes britanniques.
Tourterelles et perdrix, populations en chute libre
En France, il y a 20 ans déjà, les agriculteurs s’inquiétaient de voir de moins en moins de perdrix grises en Beauce. Ce volatile de 200 à 300 grammes, comptant parmi les petits gibiers préférés des chasseurs, commençait déjà se raréfier à l’état sauvage. Si bien qu’on envisageait même qu’il figure, dans un futur plus ou moins proche sur la liste rouge de l’IUCN. Ce n’est pas le cas pour le moment, mais les statistiques britanniques sont pour le moins pessimistes.
En effet, les chiffres publiés en cette fin d’année par le Defra (Department of Environment, Food and Rural Affairs), équivalent de notre ministère de l’Agriculture, sont très alarmants. Ils nous indiquent que la population de perdrix grises estimée à 43 000 couples a chuté de 30 % entre 2005 et 2010. Les tourterelles subissent le même sort, c’est même pire pour elles. Leur population évaluée à 14 000 couples en 2005 a chuté de 60 % depuis.
Mark Eaton, chercheur au sein de la Société royale britannique pour la protection des oiseaux (RSPB) parle de désastre : « il ne pourrait rester que 1 000 couples de tourterelles d’ici le milieu de la prochaine décennie, et une extinction de l’espèce est même envisageable. »
L’IUCN tire la sonnette d’alarme
En 2011, l’IUCN alertait sur le sort des oiseaux nicheurs (qui construisent leur nid pour se reproduire) en France. Sur notre territoire, 26 % des 277 espèces d’oiseaux nicheurs étudiés sont menacés de disparaître. C’est presque 2 fois plus que les menaces qui pèsent sur eux sur le plan international, qui concernent déjà 12 % des espèces.
Cela représente aujourd’hui 1 espèce d’oiseaux nicheurs sur 4 susceptible de disparaître du territoire métropolitain, d’après la Liste rouge des espèces menacées en France.
11 espèces d’oiseaux nicheurs sont en danger critique : la pie-grièche à poitrine rose, le pingouin torda, le macareux moine… Parmi les causes, on retrouve le drainage des zones humides, l’urbanisation, l’intensification des pratiques agricoles…
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