Après notre sujet consacré à la Grande-Bretagne, tour d’horizon dans un pays qui fait le choix de sortir progressivement du nucléaire. J’ai nommé l’Allemagne. Enquête sur la politique énergétique allemande qui opère un virage stratégique pour l’environnement.
Allemagne, un travail de longue haleine pour le durable
La volonté de l’Allemagne à travailler sur son énergie et à proposer des solutions durables ne date pas d’hier. En effet, entre 1990 et 2001, la consommation d’énergie primaire en Allemagne baissait en moyenne de 0,3 % par an et les émissions de gaz à effet de serre de 2,1 %.
Paradoxalement, la croissance du pays atteignait +1,5 % par an, signe que croissance et développement durable pouvaient aller de pair.
Ainsi, en référence à l’année de base 1990, l’Allemagne arguait une baisse globale de 19 % des émissions de CO2.
Allemagne : les premiers pas pour sortir du nucléaire dans les années 2000
Les défis imposés par la sortie du nucléaire (réduction des émissions de gaz à effet de serre, sécurité d’approvisionnement énergétique…) ont très rapidement été pris en compte dans la politique du pays.
Ainsi, dès 2002, la consommation d’énergie primaire connaissait une baisse de 2,8 % par rapport à la même période en 2001*.
A la même époque, les parts du pétrole, de la houille et du nucléaire dans la consommation d’énergie primaire diminuaient respectivement de 3,9 %, 4,3 % et 5,9 %.
Parallèlement, les parts de l’hydraulique et de l’éolien augmentaient de 14,3 %. A titre de comparaison, les chiffres sur la même période montraient une hausse de la consommation d’énergie primaire de 15,6 % en France.
Allemagne : des investissements pour capitaliser sur l’avenir
Sur la période 1998-2000, l’Allemagne a investi plus d’un milliard d’euros pour mener à bien les différents programmes de développement des filières énergies renouvelables.
Ainsi, la production d’électricité photovoltaïque a été multipliée par 3 sur la période concernée, et cela notamment grâce au programme des 100 000 toits solaires initié en janvier 1999. Et cela, sans augmenter la fiscalité !
En 2002, l’Allemagne franchissait le cap des 10 000 MW éoliens installés soit le tiers de la capacité mondiale.
L’objectif ? Atteinte un quart de la consommation totale d’électricité d’origine éolienne d’ici à 2030.
Mais depuis quelques temps, l’Allemagne a décidé de baisser les subventions des énergies renouvelables.
Allemagne : réduction des subventions aux énergies renouvelables
Dernièrement, les députés allemands ont adopté une loi pour faire baisser le niveau des subventions publiques aux énergies renouvelables.
Ces nouvelles dispositions législatives prévoient la baisse des crédits publics dans le domaine de l’éolien et du solaire. Ces derniers seront désormais soumis aux mécanismes du marché.
A noter que jusqu’à présent et depuis les années 90, les énergies propres bénéficiaient d’un régime de subventions publiques à hauteur de 20 milliards d’euros. Une ineptie pour les députés verts qui considèrent cela comme une «boule de démolition» lancée contre les énergies renouvelables.
Actuellement, la moyenne des aides aux énergies renouvelables, toutes filières confondues, s’élève à 170€/MWh.
Pour les nouvelles installations, les subventions passeront à 120€/MWH en moyenne, soit une baisse d’environ 30 %.