Un risque pour les femmes enceintes ?
En 2010, une étude épidémiologique danoise (1) s’intéressait à l’association entre la consommation de boissons non alcoolisées contenant des édulcorants artificiels et le risque accru d’accouchement prématuré. Elle avait montré une augmentation du nombre d’accouchement prématuré pour les femmes ayant consommé plus de 4 boissons contenants de l’aspartame.
Le battage médiatique autour de cette étude avait réveillé la polémique sur l’aspartame.
Les experts scientifiques de l’Efsa se sont donc penchés sur cette étude et ont fait part de leur analyse en 2011 : ils concluent « qu’aucune preuve disponible dans l’étude ne permet d’affirmer qu’il existe un lien de causalité entre la consommation de boissons non alcoolisées contenant des édulcorants artificiels et l’accouchement prématuré ».
Ils soulignent que les auteurs danois indiquent eux-mêmes que des études supplémentaires seraient nécessaires pour confirmer ou pour infirmer ce lien.
Ils remarquent aussi que l’association identifiée par les auteurs a trait à des accouchements prématurés provoqués médicalement (plutôt que spontanés).
Au final, l’Efsa recommande des faire de nouvelles études sur… les critères de décisions de provoquer l’accouchement, et sur d’autres substances alimentaires qui pourraient avoir un effet sur la grossesse ! Résultats : l’aspartame n’y est donc pour rien !
La phénylalanine : le vrai danger
L’Efsa reconnaît en revanche que la phénylalanine, un des composants de l’aspartame, constitue un risque pour les personnes souffrants de phénylcétonurie (maladie héréditaire : le corps ne peut pas dégrader la phénylalanine qui passe dans le sang à des taux élevés toxiques pour le cerveau), et donc pour les femmes enceintes atteintes de cette maladie. Non seulement, elles risquent des accouchements prématurés, mais leur bébé peut avoir un développement anormal du cerveau.
L’aspartame n’est pas le seul aliment a contenir de la phénylalanine. Il en contient d’ailleurs de faibles quantités par rapport à d’autres aliments riches en protéines (viande, poisson, oeufs, produits laitiers, noix et graines), ou de nombreux aliments contenant de l’amidon, y compris ceux qui contiennent de la farine (pain, pâtes).
Ce risque est d’ailleurs bien connu et sérié : la mention « Contient une source de phénylalanine » est obligatoire sur les étiquettes des sodas qui contiennent de l’aspartame, dans l’UE.
Les personnes souffrants de phénylcétonurie connaissent ces risques.
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