Amap – Briser les idées reçues
Mais si ce système permet de réduire le temps de travail et l’incertitude financière, principaux freins à l’installation des agriculteurs, il implique également des contreparties. Les associés doivent rendre des comptes à ces particuliers qui les financent. « Nous sommes 100 % dépendants de nos adhérents. C’est un peu comme si nous étions salariés de l’Amap », reconnaît Mathieu. Ils sont toujours maîtres sur leur exploitation, mais justifient néanmoins leurs choix devant l’assemblée générale de l’association. Et pour cause, « chacune de nos actions aura une conséquence sur leurs paniers », explique Jérôme.
Alors, pour éviter qu’ils ne les laissent tomber, les 3 paysans jouent la carte de la transparence. Quand le temps n’est pas à la fête et que les paniers ne sont pas aussi pleins qu’à l’accoutumée, les agriculteurs envoient des photos et invitent les membres à passer pour constater les dégâts. Des soirées-débats sont également organisées tous les trois mois afin que les adhérents comprennent mieux le quotidien des paysans. Un travail pédagogique qui permet, selon Gwen, le 3ème associé, de « briser quelques idées reçues » :
« On les met face à notre réalité et on leur explique pourquoi il n’y a pas de légumes. L’Amap met en contact deux milieux, les consommateurs comprennent les problématiques des producteurs et inversement.
Ça permet de leur faire prendre conscience que ce n’est pas au producteur d’assumer tous les risques », insiste Gwen. Une responsabilisation bien vécue par les adhérents de l’Amap : « ça leur fait plaisir de savoir qu’ils permettent à des paysans du coin de vivre décemment de leur travail », assure Jérôme.
La prise de conscience des contraintes agricoles a également permis de changer les habitudes alimentaires des adhérents. « Nous avons introduits la saisonnalité dans leur consommation. Certains membres aiment tellement nos tomates qu’ils ont arrêté d’en acheter ailleurs pendant l’hiver », se réjouit Mathieu.
Suite > agriculture participative