Le ministre allemand de l’Agriculture a appelé l’industrie allemande à cesser l’importation d’huile de palme non estampillée d’un logo garantissant sa production dans des conditions compatibles avec la préservation de l’environnement et de la biodiversité. La production d’huile de palme a souvent été montrée du doigt comme cause de déforestation illégale ravageant notamment l’Indonésie et la Malaisie.
Une production d’huile de palme montrée du doigt
A l’occasion de la création formelle d’une association réunissant 43 entreprises, ONGs et fédérations, et qui milite pour stopper la production illégale de cette huile, la plus consommée au monde et utilisée en grande quantité par l’industrie agro-alimentaire, le ministre allemand de l’agriculture Christian Schmidt a déclaré, mercredi 11 novembre : « j’attends de l’industrie qu’elle mette fin à l’importation d’huile de palme non certifiée ».
« Nos besoins en huile de palme ne doivent pas conduire à ce que des surfaces forestières précieuses soient détruites. En tant que clients, nous avons une responsabilité dans la façon dont cette matière première est produite », a expliqué le ministre allemand. Il faut savoir qu’aujourd’hui, seul 20 % de l’huile de palme est commercialisée dans le monde avec un label durable, qui garantit que la culture ne s’effectue pas au détriment de l’environnement et de la biodiversité.
L’Indonésie, le plus grand prédateur sur ses forêts
Il y a plusieurs semaines, l’Indonésie a été ravagée par des incendies de forêts et de terres agricoles provoqués par la culture sur brûlis, une technique illégale utilisée comme moyen de défrichement et de fertilisation pour laisser place à des palmiers à huile. Depuis 2012, l’Indonésie est passée devant le Brésil, considéré comme le pays le plus prédateur sur ses forêts.
En douze ans, plus de 6 millions d’hectares de forêt ont été coupés en Indonésie, une surface presque équivalente à celle de l’Irlande… Et cela ne s’arrête pas là. Un groupe de chercheurs américains constatait en 2014 que cette déforestation s’accélérait de plus en plus(1) et les autorités indonésiennes semblent dépassées par l’ampleur du problème.
L’huile de palme est utilisée pour produire des biocarburants, un usage dans le viseur des ONG, mais aussi dans l’industrie cosmétique et agro-alimentaire. L’ONG Greenpeace a salué les propos du ministre allemand comme « un premier pas dans la bonne direction », rappelant que l’Allemagne importait 1,4 million de tonnes d’huile de palme par an.