Aéroports français : ceux qui marchent, et pourquoi
Oui, certains aéroports tournent bien. De là à penser qu’il faut augmenter le nombre aéroports plutôt que d’en moderniser certains …
Il faut déjà constater que, en France, sur 152 millions de passagers, 80 millions sont passés par les aéroports de Paris (restent 60 millions pour le aéroports régionaux et 10 millions pour les aéroports d’Outre-Mer), selon les chiffres de l’Observatoire de l’aviation civile.
En somme, 55 % du trafic aérien passager (et 89 % du trafic de fret) sont concentrés sur les aéroports de Paris, sans grande surprise. La moitié du trafic régional concerne elle uniquement 4 aéroports : Nice, Marseille, Lyon et Toulouse. Ceux-là ont développé les vols longue distance.
Aéroports : l’influence du low-cost
Parlons même de lobby… Le low cost s’est implanté en France et bénéficie de subventions importantes. En réalité, le contribuable finance de manière intermédiaire ces compagnies low-cost. Concrètement, le low cost explique le succès relatif de certains aéroports quasiment dédiés à leurs services. Autrement dit, les compagnies low cost font payer à tous les contribuables des réductions de prix sur les billets d’une minorité de voyageurs.
L’aéroport de Tours est un excellent exemple de ces « externalités » : le fonctionnement de cette infrastructure repose essentiellement sur Ryan-Air. Est-ce normal de subventionner une compagnie low cost ?
Si le trafic général semble donc en hausse, il est en baisse pour plusieurs aéroports. Il y a parfois une grosse différence de chiffres entre la fréquentation et le trafic. Et même en terme de trafic, ce n’est pas toujours bon :
© CC, Romary
- -3,2 % pour Guadeloupe Pôle Caraïbes, tout comme Martinique Aimé-Césaire,
- -4,5 % pour Bora-Bora,
mais surtout
- -6,6 % pour Pau-Pyrénées,
- -18 % pour Toulon-Hyères,
- -21 % pour Tahiti-Faa’a et Metz-Nancy-Lorraine,
- -25 % pour Montpellier Méditerranée,
- -30 % pour Perpignan Rivesaltes,
- -47 % pour Strasbourg Entzheim,
- -58 % pour Clermont-Ferrand Auvergne.
Ces chiffres ne sont bien sûr qu’un premier indicateur, mais l’avenir des aéroports où le trafic a fortement baissé est tout de même compromis. Reste à voir dans le détail comment se portent les aéroports français.
Des aéroports plus ou moins sous-utilisés
On s’interroge sur la responsabilité de ceux qui engagent l’argent public quand on se rend compte qu’au fond, sur 150 aéroports régionaux, aucun n’a développé ses liaisons internationales de manière efficace.
Pourquoi développer l’avion pour des distances courtes à contre-courant du sens de l’histoire ?
Ne vaudrait-il mieux pas développer des moyens de transports alternatifs, moins polluants, plus efficaces ? Ne devrait-ton pas – par exemple – aider à la création de mini-gares de covoiturage, une forme de transport plus vertueuse ? A l’heure où l’on rejoint Lyon de Paris en 2h de train, difficile de croire à la nécessité de conserver autant d’aéroports en fonctionnement. Mais laissons de côté la théorie pour nous pencher sur les chiffres des aéroport nationaux.
> La prochaine fois : Des aéroports français moins, peu, ou pas utilisés
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