L’achat d’occasion et les friperies en ligne permettent d’économiser de l’argent, de trouver des pièces uniques et originales et, bien sûr, de réduire l’impact environnemental de notre consommation en augmentant la durée de vie des produits.
La crise a marqué le contexte économique et par là même, nos habitudes de consommation. Aujourd’hui, avec des budgets restreints pour la majorité des ménages européens, consommer est plus que jamais un acte réfléchi. Mais cela n’est pas lié qu’à la problématique économique : consommer autrement n’est pas qu’une nécessité, c’est aussi une volonté de mieux vivre.
L’occasion, une volonté de mieux consommer
Pour changer leur manière de vivre, les consommateurs se tournent davantage vers la consommation responsable et se posent certainement davantage de questions.
Peut-être pas tout à fait, finis les achats superflus ou les achats d’impulsion, mais une chose est sûre : on réfléchit plus avant d’acheter. Pour autant, faire des économies ne signifie pas une tendance à se tourner vers les produits bas de gamme. C’est même le contraire : les consommateurs européens ont compris l’importance de la qualité. Ils ne veulent plus dépenser pour des produits qui ne tiendront pas et seront hors d’usage très vite(1).
Acheter d’occasion en multi-canal

Produits quotidiens ou livres d’occasion, le marché est vaste – © fizkes
S’offrent alors à ces consommateurs soucieux d’acheter des produits de qualité à des prix corrects de nouveaux moyens et canaux de consommation. Achat d’occasion, achats groupés, location, don, troc : dans des contextes peu favorables, il faut parfois faire appel au système D.
Ainsi, on n’hésite plus à louer plutôt qu’acheter, à reporter un achat en attendant le bon deal sur Internet ou à arpenter les magasins d’occasion. C’est l’émergence de ce qu’on a appelé la « nouvelle consommation » ou « consommation collaborative ».
Les Français souhaitent pour la plupart consommer mieux, c’est-à-dire acheter des produits qui durent plus longtemps, mais aussi qui sont meilleurs pour leur santé et plus respectueux de l’environnement. Les économies sont loin d’être la seule motivation. Mais les consommateurs prônent aussi l’achat malin, avec en tête, l’achat d’occasion.
Slow fashion : mode d’occasion, en ligne et haut de gamme
Le « slow fashion », opposée à la fast fashion, veut ralentir le rythme de renouvellement des vêtements, allonger leur durée de vie. Pour cela, les vêtements résistants et la mode d’occasion sont deux piliers essentiels.

Ces dernières années il n’est plus étrange de fréquenter les friperies – © Lolostock
Les friperies en ligne valorisent les vêtements d’occasion, en les offrant une deuxième vie. En plus, joindre ce style de consommation est très facile : il suffit d’aller regarder dans les sites d’occasion et de commander comme dans n’importe quel autre magasin en ligne.
La seconde main, l’achat malin
La seconde main n’a jamais été autant à la mode. Internet y est pour beaucoup. En effet, si la fréquentation des magasins a baissé, spécifiquement avec le Covid-19, l’achat en ligne est lui, resté stable après une augmentation de 6 % pendant le confinement(1). Simple et rapide, l’e-commerce est le meilleur moyen de comparer les prix et de trouver en quelques clics le produit offrant le meilleur rapport qualité / prix.
Mais cette facilité à faire de bonnes affaires n’est pas la seule motivation. Aujourd’hui, beaucoup rejettent en bloc la surconsommation. On s’insurge contre le gaspillage et on préfère payer moins un produit de qualité qui aura déjà été utilisé plutôt qu’un produit neuf de qualité médiocre. Ainsi, ce sont les sites de ventes d’occasion qui ont vraiment tiré leur épingle du jeu.
1 Européen sur 2 achète sur internet
En Europe, un consommateur sur deux achète aujourd’hui en ligne. Le secteur emploie 36 millions de personnes faisant de l’Europe rien que pour l’exportation(1).

La vente de vêtements d’occasion est en hausse – © Armin Staudt
Les Français sont les troisièmes plus gros acheteurs en ligne après les Britanniques et les Allemands. Ils ont dépensé près de 81,7 milliards d’euros sur des sites de e-commerce en 2023.
Si une grande partie des achats en ligne concerne des produits spécialisés vendus justement par des distributeurs spécialisés (électroménager, TV, Hi-Fi, vidéo, bricolage ou jardinage), la vente d’occasion n’est pas en reste. Le succès des sites spécialisés dans les produits d’occasion ne dément pas depuis ces dernières années.
Alors, la nouvelle consommation, effet de mode ou vrai bouleversement dans les manières de consommer ?
Les spécialistes économiques s’accordent à dire que même lorsque la crise sanitaire sera derrière nous, il n’y aura pas de recul de la consommation collaborative. Ces nouveaux modes de consommation sont en train de s’ancrer dans les habitudes. Ils correspondent aussi à un idéal : si on choisit de mieux consommer, ce n’est pas uniquement par nécessité financière. C’est aussi la remise en cause d’un modèle qui ne fonctionne plus. En outre, ils ont permis l’émergence de nouveaux modèles économiques qui ont les reins solides.

Après un déménagement ou un grand tri, vendez vos livres d’occasion – © debasige
Ainsi qu’il s’agisse de jouets, de vêtements, d’électroménager, de vidéo ou de voitures, les achats d’occasion augmentent toujours. Si les voitures d’occasion représentent une part non négligeable du marché, les objets tels que les articles de décoration représentent environ 27 % des ventes, alors que les livres d’occasion représentent 12 % des ventes de seconde main en France(3). Les ventes de vêtements d’occasion ont nettement augmenté ces dernières années, représentant 16 % de parts de marché, tandis que le luxe a dépassé les 10 %.
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