‘Méfiez-vous des gens ordinaires’, nous dit Emmaüs, ‘ils peuvent changer le monde !’

Rédigé par Alan Van Brackel, le 3 Sep 2015, à 8 h 02 min
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Changer le monde, une utopie. Et si la clé, c’étaient les gens ordinaires ? La preuve par quatre par Emmaüs : quatre portraits de bénévoles sélectionnés par une jeune agence média lyonnaise leur combat contre les préjugés et pour inciter à l’action.

Changer le monde, cela passe par tout le monde

« Voici Estelle. » Tel est le message d’introduction d’une vidéo tournée au profit d’Emmaüs, le mouvement fondé par l’Abbé Pierre pour lutter contre la précarité et l’exclusion des plus faibles et militer pour plus de justice sociale.

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Des milliers de bénévoles se regroupent dans 283 groupes, dont 175 répartis dans l’Hexagone, et agissent aussi bien pour l’insertion que le logement ou le droit à l’eau potable.

Quelque 18.000 Français sont ainsi engagés, la plupart du temps de manière anonyme. La vidéo est destinée à mettre en valeur ces héros méconnus, ordinaires, qui s’engagent au quotidien.

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L’agence a ainsi demandé à des anonymes dans la rue de deviner quel était le métier, les loisirs et les préoccupations d’Estelle, mais aussi de quatre personnes engagées comme elle pour Emmaüs. Le verdict est sans concession.

Contrairement à ce que pensent d’emblée les passants, Estelle, 21 ans, est déjà engagée depuis deux ans en Auvergne et a créé un atelier de tri textile pour envoyer des tonnes de vêtements en Afrique chaque année.

Quatre vidéos similaires ont ainsi été tournées, pour quatre portraits de personnes engagées, afin de déconstruire les préjugés.

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Peut-on encore changer le monde ?

« Peut on encore changer le monde ? », interroge Thierry Kuhn, le Président d’Emmaüs France. Il a adressé une lettre ouverte pleine d’humanité aux Français.

« La question elle même n’est elle pas subversive en 2015 alors que tout devrait nous porter à accepter avec fatalité et résignation le monde tel qu’il est, un monde dans lequel domine l’idée selon laquelle nous sommes tous en compétition les uns contre les autres, que nos difficultés viennent des autres, des plus pauvres d’entre nous, des ‘assistés’, des migrants, de tout ceux à qui notre société dit, avec une violence inouïe ‘il n’y a pas de place pour toi’. Un monde qui érige en modèle ceux qui ‘réussissent’, grands argentiers, patrons d’entreprises du CAC 40 ou de startups, sportifs millionnaires ou stars du showbiz. Un monde qui promeut un modèle unique basé sur la croissance illimitée des richesses, faisant fi des limites des ressources de notre planète et des inégalités sociales. Un modèle qui continue à être défendu par l’immense majorité de nos dirigeants politiques et économiques, par les ‘spécialistes’ autoproclamés. Un modèle qui montre pourtant ses limites tous les jours. ‘Il n’y a pas d’alternative’ nous dit on. Et pourtant…

Quand, en 1949, l’abbé Pierre accueille Georges, un homme désespéré, un homme ordinaire, celui qui allait devenir le premier compagnon d’Emmaus, en lui disant simplement ‘viens m’aider à aider les autres’, ils ne se doutaient certainement pas qu’ils étaient en train de donner naissance à une aventure humaine extraordinaire. Une aventure solidaire que 18.000 personnes, elles aussi tout à fait ordinaires continuent à faire vivre aujourd’hui au quotidien, en refusant la fatalité et la morosité. Ici, ils distribuent des aliments et des vêtements aux plus démunis ou viennent en aide aux familles en situation de malendettement. Là, ils accueillent des personnes sans logement en communauté ou en centre d’hébergement. Ailleurs, ils viennent en aide aux migrants ou encore créent des emplois pour des personnes en situation d’exclusion, construisent des logements. Ils collectent, revalorisent, réparent, recyclent des objets, surplus de notre société du jetable, pour créer de nouvelles structures, pour accueillir et accompagner des personnes en situation d’exclusion. Ils donnent une seconde vie aux objets pour redonner une seconde chance aux femmes et aux hommes. Par le fruit de leur travail, ils permettent le développement de communautés, de chantiers et d’entreprises d’insertion, d’actions de solidarité. Partout, ils créent et inventent d’autres modèles, plus humains, plus solidaires. Ils créent du lien social, d’autres modes de vivre ensemble.

Par leurs actions, ils interpellent et remettent en cause le modèle dominant. Par leur détermination, ils créent d’autres modèles possibles. Ils se réapproprient notre avenir et montrent une voie nouvelle, celle de l’économie solidaire. Ils ébranlent les certitudes et les idées reçues. Et pourtant, on ne les voit que très rarement au journal de 20 heures, ils ne font jamais la une des journaux ou le buzz sur internet. Ils sont bien trop ordinaires. Ils sont compagnes et compagnons d’Emmaüs, hier accueillis en communauté, ils sont étudiants ou retraités, citoyens engagés, ils sont salariés cherchant à donner du sens à leur activité professionnelle. On ne se méfie jamais assez des gens ordinaires car ensemble, ils sont extraordinaires. Il faut se méfier des gens ordinaires car ensemble, ils peuvent changer le monde. »

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Découvrez la campagne d’Emmaüs et ses extraordinaires : http://les-extraordinaires-emmaus.org/

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Chercheur dans l'âme, partagé entre l'Europe et les Etats-Unis. Parmi ses passions la musique, la photographie, et les différentes cultures du monde, Alan...

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