Les voitures ont toujours traditionnellement été des monstres voraces. Mais la route tourne et la donne risque de changer avec l’apparition des moteurs électriques résidant dans les roues.
Le moteur à combustion, gros gaspilleur
A chaque fois qu’une goutte d’essence explose au sein d’un cylindre, l’énergie est transmise le long du piston au vilebrequin, au volant, à la boîte de vitesses, à la transmission et aux essieux.
Au moment où les roues commencent à tourner, 80 % de l’énergie a été perdue, évaporée inutilement. Depuis un siècle pourtant, certains constructeurs sont devenus des orfèvres en matière d’optimisation des moteurs.
La qualité et la sophistications des moteurs à explosion en fait des objets très sophistiqués, complexes et coûteux.
La voiture électrique risque de remettre tout cela en cause en proposant de remplacer le gourmand moteur à combustion interne par des batteries électriques.
Malgré tout, aujourd’hui, les voitures électriques gaspillent elles aussi beaucoup d’énergie : 60 % de déperdition ; ce qui est déjà un net progrès. En effet, l’énergie est toujours transmise d’une pièce mécanique à l’autre de la batterie jusqu’aux roues.
Depuis peu, on semble pourtant avoir trouvé une solution pleine de promesse : une manière de faire avancer les véhicules en plaçant des aimants dans leurs roues.
Des aimants dans les roues
Le moteur dans la roue va apporter une bien meilleure performance énergétique à la voiture électrique, la rapprochant encore un peu plus de la voiture idéale d’un point de vue
consommation.
Le mécanisme est étonnamment simple (sur le papier) : chaque roue abrite un anneau d’aimants électromagnétiques.
Un autre anneau d’aimants coure sur le pourtour de la roue.
Un courant électrique alternatif qui circule à travers les électroaimants change la polarité des aimants plusieurs fois chaque seconde, faisant ainsi tourner la roue. Les seules parties mobiles dans la roue sont les roulements à billes
De nombreux véhicules à « roue moteur électrique » ont déjà été construits, voitures et bus, par quelque 20 constructeurs automobiles (GM, Mitsubishi, Honda, BMW, Renault-Nissan, Volvo) ainsi que par Michelin (Active Wheel), Bridgestone et Siemens.
En Chine des véhicules deux ou trois roues, équipés de moteur roue, sont déjà commercialisés et des modèles à 4 roues sont annoncés sur le marché pour l’automne 09.
- Le Salon de Francfort a mis en lumière le prototype de voiture électrique BB1 de PSA Peugeot Citroën, qui est équipé de ces roues électriques révolutionnaires.
Le groupe Michelin travaille aussi avec d’autres constructeurs. Des concept-cars dotés de l’Active Wheel ont été réalisés en 2008 pour Heuliez et Venturi. Michelin mène aussi une expérimentation,
avec Renault et soutenue par l’Ademe, pour mettre au point sur une voiture hybride propulsée
par un moteur thermique à l’avant et un autre électrique à l’arrière
Le moteur-roue intéresse particulièrementles fabricants de bus et de camions, car ceux ci, roulant bien plus que les véhicules particuliers, se rentabilisent plus vite.
En juillet 2009, la vile néerlandaise de Apeldoorn a mis sur les routes 4 de ses bus, équipés de moteurs électriques hybrides par e-Traction, une société néerlandaise soutenue
par Volvo. Les batteries de ces bus pèsent 600 kg et sont rechargées par le moteur à combustion interne du bus. Ce dispositif devrait aider à réduire les émissions toxiques des diesels et la consommation de carburant d’environ 30 %.
Un dirigeant de la filiale de Veolia, qui opère ces bus aux Pays-Bas, estime que d’ici 5 ans, 200 bus devraient disposer de moteur électrique dans leurs roues car ce dispositif
devrait être rentables pour des véhicules professionnels.