Comment nourrir les villes ? Comment relocaliser la production ? C’est la question que se posent les villes qui se dirigent vers une autosuffisance alimentaire, à l’instar d’Albi ou Rennes en France.
L’autosuffisance alimentaire, une source d’emplois ?
Se tourner vers des villes autosuffisantes en alimentation générerait également de la valeur en termes d’emplois. En effet, l’agriculture urbaine peut être créatrice d’emplois non délocalisables, a fortiori en embauchant des personnes peu diplômées ou éloignées du marché de l’emploi.
Les fermes urbaines demandent beaucoup de main-d’oeuvre car elles sont peu mécanisées et possèdent donc un ratio taille/emploi bien plus élevé qu’à la campagne. Elles sont aussi génératrices de lien social, à travers les personnes qui s’y croisent : nombreux sont les bénévoles de tous âges qui viennent travailler la terre dans un jardin partagé.
L’agriculture urbaine créatrice d’emplois ? ©Montréal Métropole Durable – Flickr
Des projets hors-sol peu générateurs d’emplois.
Il est toutefois nécessaire de distinguer les potagers urbains des fermes hors-sol. Si ces dernières sont vertueuses dans l’utilisation des ressources car en circuit fermé et basées sur des systèmes totalement autonomes, la contrepartie est qu’elles nécessitent que très peu de main d’oeuvre et ne favorisent pas le lien social.
C’est le cas de la Ferme Lufa à Montréal au Canada. Cette dernière utilise la technique de l’hydroponie qui consiste à cultiver sur un sol inerte (fibres de coco ou billes d’argiles par exemple). Les éléments nécessaires à la croissance des plantes sont injectés par l’eau ce qui exigent un savant dosage d’engrais au sein d’un circuit fermé et donc une forte expertise pour un bon fonctionnement. La question se pose alors de l’intérêt social de ces fermes très peu génératrices d’emploi.
Une autosuffisance qui se dessine en pointillés mais qui reste encore à inventer pour un nouveau modèle de société
Ainsi les techniques et les envies sont là pour parvenir à une autosuffisance des villes. Il reste maintenant à trouver des impulsions politiques fortes et cohérentes pour une autonomie alimentaire du territoire plus large que le périmètre de la ville et un juste équilibre entre haute technicité et création d’emploi et de lien social.
Photo de couverture : un potager urbain ©Philippe Chartier Flickr