Avec 6.000 espèces décrites dans le monde, dont 400 en Europe, les vers de terre représentent également la biomasse animale terrestre la plus importante. À eux seuls ils ont un poids supérieur de 5 fois à celui de l’humanité toute entière. Avec une telle présence, leurs rôles dans les écosystèmes sont forcément d’importance.
À quoi servent les vers de terre ?
Les vers de terre sont les premiers architectes d’un sol fertile. En effet, leurs déjections, appelées aussi « turricules » sont en moyenne 5 fois plus riches en azote, 7 fois plus riches en phosphore et 11 fois plus en potassium que la terre alentour.
De vraies usines à engrais quand on sait qu’ils peuvent produire de 40 à 100 tonnes de déjections par an et par hectare (soit 4 à 10kg/m²) si le terrain leur est favorable.
Mais ce n’est, et de loin, pas leur seul impact sur les sols. Les vers de terre, à travers leur digestion, vont détruire nombre d’organismes microscopiques qui se nourrissent de nos cultures. Ils vont également incorporer de la matière organique de surface directement dans les sols en y creusant des galeries verticales.
Et au potager ou en agriculture ?
Hormis leur action en tant que fertiliseurs bénévoles, les vers de terre vont également structurer le sol en y creusant des galeries. Ces galeries ne vont pas uniquement permettre à l’eau de pluie ou d’arrosage de rentrer dans le sol plus facilement, elles vont également faciliter le cheminement des racines des plantes qui, de plus, y trouveront tous les éléments nutritifs présents dans les turricules.

Pourquoi retourner la terre alors que ce gaillard et ses congénères peuvent le faire pour vous, en rapportant en bonus de la ‘bonne terre’ en surface ? © Holger Kirk
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Des ouvriers qu’il faut bichonner
Il existe trois grandes sortes de vers de terre : les anéciques, les épigés et les endogés. Ils parcourent 20 m par an, autant dire que ceux qui sont là en début de saison le seront encore en fin de saison. Un sol non labouré ou, à minima, labouré hors période de reproduction (qui est mars-avril et septembre-octobre), sera un préalable à une bonne présence de nos lombriciens.
De même, tout au long de l’année, il faut éviter à tout prix d’avoir un sol nu. Une des trois grandes familles de vers de terre, celle des épigés, qui vit uniquement dans les 20 premiers centimètres de la surface du sol, a besoin de se nourrir de débris de végétaux de surface pour remplir pleinement son rôle, sans cela et sur un sol de fait sec, ils disparaitront littéralement de cet écosystème.
On pourrait presque résumer les choses ainsi : moins vous en faites, plus ils en feront !
Pour en savoir plus sur les vers de terre : le ver de terre, un auxiliaire de culture de taille
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