Quand Monsanto finance des politiques
Depuis le 25 février, les 27 imposent des obligations de tests de toxicité pendant 90 jours pour toute demande d’importation et de commercialisation d’OGM.
Le climat de suspicion règne, la loi est rebaptisée « Monsanto protection act« . La suspicion s’affuble vite d’un nom : le texte de loi pourrait avoir été écrit par le sénateur républicain du Missouri, Roy Blunt, dont les campagnes ont été pendant longtemps financées par la firme de Saint Louis. 64 000 $ US pour ses campagnes entre 2009 et 2012.
Au cours de la dernière élection, Monsanto aurait financé 55 députés et 24 sénateurs (essentiellement républicains) pour un total de 316 OOO $ US. (1)
Avec ce texte, Monsanto ne peut plus être inquiété par la justice américaine même si des études prouvaient que les cultures OGM de la firme présentent un danger pour la santé ou l’environnement.
En d’autres termes, même si un OGM devient illégal… il reste légal, cultivable, commercialisable et inattaquable par les cours de justice fédérale.
Une année carte blanche pour Monsanto
Cette loi est censée n’être que provisoire, jusqu’au vote définitif, en septembre 2013. En attendant, des deux côtés on campe des positions très claires : condamnation et dégoût affiché des démocrates et écologistes, et démenti formel de la part de Monsanto, arguant que son nom n’apparait jamais dans le texte.
Un déni d’intérêt difficilement tenable quand on sait qu’aux Etats Unis, la firme produit les semences utilisées pour 86 % du maïs, 88 % du coton et 93 % du soja… (source 2012 ministère US de l’agriculture)
Le contexte est compliqué de par l’objectif de la loi en lui même. Il s’agit du vote d’un budget provisoire pour l’année en cours. Les négociations ont toujours lieu entre démocrates et républicains pour le vote du budget définitif. Si B.Obama n’avait pas signé la loi, il s’exposait à un retard voire un blocage très gênant des négociations. La plupart des congressistes n’avaient même pas remarqué l’ajout…
Le texte permet d’outrepasser une décision de justice pour un an. Pour les opposants, l’intérêt est aussi de tester les possibilités d’ajouts de clauses, et leurs transferts dans d’autres lois.
Monsanto a cette année annoncé une hausse de 22 % de ses bénéfices au second trimestre. Dans le même temps, la firme fait pression sur l’Europe afin d’obtenir un assouplissement des conditions d’importation des OGM sur ses terres cultivables…
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Sur les OGM :
(1) source : inf’ogm veille citoyenne