Températures extrêmes : vers une très forte hausse des décès en Europe ?

La cause première du problème : l’augmentation des températures mondiales due aux émissions de gaz à effet de serre.

Rédigé par Aurélie Giraud, le 3 Feb 2025, à 10 h 10 min
Températures extrêmes : vers une très forte hausse des décès en Europe ?
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D’ici la fin du siècle, l’Europe pourrait connaître une augmentation sans précédent des décès liés aux températures extrêmes. Contrairement aux idées reçues, l’adoucissement des hivers ne compensera en rien l’intensification des vagues de chaleur. Une étude, publiée dans Nature Medicine le 27 janvier 2025, met en garde contre une réalité difficile à ignorer : sans action rapide, la hausse des températures pourrait entraîner 2,3 millions de morts supplémentaires sur le continent européen.

L’Europe frappée de plein fouet par l’augmentation des températures

Les chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine ont passé en revue les tendances climatiques et leurs répercussions sur la santé publique dans 854 villes européennes. Ils dressent un constat implacable : la chaleur, de plus en plus fréquente et intense, affectera de manière disproportionnée certaines régions, en particulier les grandes métropoles du sud de l’Europe. Barcelone, Rome, Naples ou encore Madrid verront leur mortalité grimper à des niveaux inquiétants. La chaleur étouffante, piégée par l’urbanisation et l’absence d’espaces verts, transformera ces villes en véritables pièges thermiques.

Les conséquences d’une telle évolution sont multiples. La chaleur attaque l’organisme en profondeur. Les épisodes caniculaires augmentent considérablement les risques d’accidents cardiovasculaires et de détresses respiratoires. L’organisme, incapable de réguler sa température, s’épuise, entraînant une hausse des hospitalisations et une surcharge des infrastructures de santé. Les personnes âgées, les malades chroniques et les populations précaires seront les premières victimes. Le système hospitalier, déjà éprouvé par d’autres crises, pourrait se retrouver dans l’incapacité d’absorber ce choc.

Le nord de l’Europe se sauve, le sud flambe littéralement

Certaines régions du nord du continent pourraient voir une diminution des décès liés au froid, mais ce léger bénéfice est dérisoire face à la catastrophe annoncée. En Scandinavie, où les hivers plus doux pourraient légèrement réduire la mortalité, le phénomène reste marginal. En revanche, en Europe centrale et méridionale, l’augmentation des décès liés à la chaleur surpassera largement toute réduction des décès hivernaux. L’équilibre climatique, qui permettait autrefois à ces régions de jouir d’un cycle stable entre saisons froides et chaudes, est en train de s’effondrer.

Région concernée Augmentation des décès liés à la chaleur
Europe du Sud (Espagne, Italie, Grèce) +147 %
Europe centrale (France, Allemagne) +80 %
Europe du Nord (Scandinavie) -10 %

Face à cette menace, les scientifiques insistent sur l’urgence d’une réponse adaptée. La transition énergétique, si elle est menée avec ambition, pourrait limiter l’ampleur du désastre. Réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre est la seule solution efficace à long terme. Toutefois, même avec des efforts conséquents, les décennies à venir seront marquées par des conditions climatiques extrêmes auxquelles il faudra s’adapter. Les infrastructures urbaines doivent être repensées en profondeur pour intégrer davantage de végétation et limiter l’effet d’îlot de chaleur.

Certains spécialistes plaident pour des interventions plus radicales, comme la mise en place systématique de refuges climatiques accessibles à tous, en particulier dans les quartiers les plus défavorisés. Les villes doivent revoir leur urbanisme, en privilégiant des surfaces moins réfléchissantes et en favorisant des matériaux capables d’absorber moins de chaleur. Mais ces efforts d’adaptation ne suffiront pas à inverser la tendance si aucune action n’est menée sur la cause première du problème : l’augmentation des températures mondiales due aux émissions de gaz à effet de serre.

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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Selon toutes les études scientifiques, le froid tue 15 à 20 fois PLUS que le chaud d’où les pics de décès entre novembre et mars

  2. donc… sortez nous de la misère !!

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