Face à l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité, le gouvernement réfléchit à d’autres moyens que le bouclier tarifaire pour protéger les Français. L’une de ses pistes, confirmée par Bruno Le Maire, concerne les ménages les plus aisés. Ces derniers pourraient en 2023 payer plus cher leur énergie, afin de protéger leurs compatriotes les plus modestes. Qu’en pensez-vous ? Êtes-vous pour ou contre la fixation des prix du gaz et de l’électricité sur les revenus ? Nous vous laissons la parole dans notre sondage hebdomadaire.
Hausse des prix de l’énergie : un bouclier tarifaire qui prend fin en 2023
Il devait initialement prendre fin le 30 juin dernier, mais face à la hausse des prix de l’énergie, le bouclier tarifaire est finalement maintenu jusqu’à la fin de l’année 2022. La publication du décret au Journal officiel le 26 juin dernier faisait suite à une déclaration de la Première ministre Élisabeth Borne, qui quelques jours auparavant avait souligné l’importance de ce bouclier. « L’État paie la différence avec les prix du marché qui ont augmenté », expliquait-elle. En effet, grâce à ce dispositif, les tarifs réglementés d’Engie concernant le gaz sont bloqués. Sans le bouclier tarifaire, ils auraient connu une hausse supérieure à 54 % HT en juin 2022, par rapport à octobre 2021.
Car après avoir connu une chute durant la crise sanitaire, ces tarifs se sont mis à augmenter au début de l’année 2021, en raison de la baisse de la production européenne couplée à la période hivernale. Des tarifs du gaz qui malgré le déploiement du bouclier tarifaire, ont ensuite continué leur augmentation à cause de la problématique du gaz russe, posée par la guerre en Ukraine.
Seulement voilà, le bouclier tarifaire n’a pas vocation à demeurer. Ce dispositif limitant les prix du gaz comme ceux de l’électricité va finir en 2023 et l’État réfléchit à d’autres pistes pour en limiter les conséquences. Parmi ces dernières, celle d’une adaptation des prix en fonction des revenus des ménages.
Le gouvernement « ne va pas exposer les Français les plus modestes »
Invité de la chaîne LCI le 10 juillet dernier, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a semble-t-il confirmé cette solution, déclarant qu’à partir du 1er janvier 2023, l’État aidera « ceux qui en ont besoin ». « Sur l’électricité et sur le gaz (…) il faut aussi qu’il y ait des augmentations pour ceux qui peuvent se le permettre. Cela veut dire qu’on tiendra compte du niveau de revenu des personnes ».
Une déclaration accompagnée d’une autre concernant l’augmentation importante du prix du gaz au cours des derniers mois. « J’invite chacun de nos compatriotes à regarder sa facture de gaz, à rajouter 50 % dans sa tête et se dire ‘ça, c’est l’État qui l’a pris à sa charge’. Même chose pour l’électricité, son prix aurait dû augmenter de 35 %, il n’a augmenté que de 4 % » a ainsi tenu à souligner le ministre de l’Économie.
Le travail pour passer de « mécanismes généraux à des mécanismes plus ciblés » serait donc bien en cours, comme l’expliquait aussi la Première ministre début juillet. Quant à la création d’une taxe sur de potentiels surprofits réalisés par les fournisseurs d’énergie via cette forte hausse des tarifs, Élisabeth Borne a pour l’heure laissé entendre que cela demeurait difficile. « Sur le principe évidemment, s’il y a des gens qui tirent des surprofits de la crise, on souhaiterait que ça puisse bénéficier à tout le monde et alléger les charges que la crise peut générer. Après, ce n’est pas complètement simple », a-t-elle expliqué. Alors que ces mécanismes de taxation des surprofits ont été mis en place par certains de nos voisins, en France, « on importe massivement » en raison des difficultés de production d’EDF sur son parc nucléaire. En outre, « on a des compagnies pétrolières qui ont des activités de distribution en France, (mais) qui ne dégagent pas de super-profits », a également détaillé la Première ministre.
Une chose est certaine, « la cote d’alerte sur les finances publiques » a été atteinte, a confirmé de son côté Bruno Le Maire, ajoutant que la politique du gouvernement continuerait à être « une politique de l’offre ». « Nous n’allons pas substituer à une politique de l’offre qui a donné de bons résultats une politique de la demande qui alimenterait l’inflation », a-t-il affirmé.
Pour votre part, trouveriez-vous cela juste que l’État fixe les prix du gaz et de l’électricité en fonction des revenus de chaque ménage ? Répondez à notre sondage.
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