La pollution atmosphérique a un impact néfaste sur la santé des abeilles, et donc sur leur capacité à polliniser. Les conséquences pour l’agriculture s’annoncent désastreuses.
Selon une étude réalisée à Bangalore (Inde) et publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les abeilles qui ont grandi dans des zones à forte pollution vivent moins longtemps et sont plus lentes.
La piètre santé des abeilles, une menace pour la pollinisation
L’Inde est le premier producteur au monde de fruits et le deuxième plus grand producteur de légumes. En tant que deuxième pays le plus peuplé au monde, c’est aussi un grand pays consommateur. Mais l’avenir de la culture des fruits et légumes dans ce pays est incertain. Et pour cause : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 9 des 10 villes les plus polluées au monde se trouvent en Inde.
Et ce n’est pas la pollution en tant que telle qui s’avère néfaste pour la culture de fruits et légumes. La menace est moins directe mais tout aussi grave, car un maillon essentiel de la chaîne fonctionne mal aujourd’hui : la pollinisation(1). La capacité à percevoir les odeurs est en effet essentielle pour les abeilles : celle-ci joue un rôle important dans leur capacité à repérer les fleurs pour s’alimenter et polliniser, trouver des partenaires pour se reproduire et éviter les prédateurs. Les réactions chimiques qui peuvent se passer entre ces substances olfactives naturelles et les polluants peuvent donc avoir un effet désastreux pour l’activité vitale des abeilles, déjà menacées par les néonicotinoïdes.
Une pollinisation insuffisante, un risque pour la survie des espèces végétales
La pollution touche directement la santé des abeilles – © AnastasiaSi
L’étude révèle que les abeilles collectées dans des zones polluées étaient porteuses de métaux lourds comme l’arsenic et le plomb. Les abeilles couvertes de particules de ces métaux visitaient deux fois moins de fleurs que celles ayant grandi dans un environnement propre. Par ailleurs, 4 des 5 abeilles collectées dans ces zones polluées sont mortes le lendemain. Leur mortalité a été deux fois plus élevée comparé à celle des abeilles collectées dans des zones propres.
Selon les chercheurs, c’est la survie même des abeilles que menacent les polluants. Selon la même étude, un air pollué pourrait entraîner la mort de 80 % de la population des abeilles. Une telle éventualité serait un désastre pour l’agriculture dans la mesure où la pollinisation joue un rôle plus ou moins important dans la reproduction de 75 % des espèces cultivées par l’homme.
Illustration bannière : La pollution altère la vie des abeilles – © hecke61