Avant la catastrophe nucléaire qui a entaché Fukushima, le Japon possédait 48 réacteurs nucléaires pour 130 millions d’habitants. Cela le plaçait au 3ème rang des pays producteurs d’énergie nucléaire, derrière les Etats-Unis et la France. Mais depuis un an, le Japon a stoppé l’ensemble de ses réacteurs et se passe du nucléaire. Alors, comment s’est déroulée cette année ? Enquête.
Japon : le pays passe au régime « sans nucléaire »
Depuis que ses réacteurs nucléaires sont en sommeil, le Japon doit trouver des solutions alternatives pour fournir de l’électricité à ses 130 millions d’habitants.
Il faut savoir que cette action n’a pas été évidente, mais aucune baisse de tension ni panne d’électricité n’a été à déplorer durant toute cette période.
Centrale de Fukushima
Mais comment le Japon a-t-il pu composer avec l’absence de nucléaire ? Premier levier, celui qui a consisté à inciter la population à baisser sa consommation pour adopter des attitudes énergétiques plus sobres.
Cela passe par une meilleure isolation, des équipements moins dispendieux, une meilleure efficacité énergétique mais aussi des économies d’énergie à tous les niveaux.
Le Japon mise sur les énergies renouvelables
Autre idée développée pour compenser le nucléaire : inciter les Japonais à s’équiper de panneaux photovoltaïques individuels.
Ainsi, pas moins de 23 000 ménages en ont installé au moins un. Ceci a eu pour effet de placer le pays au 2ème rang mondial du marché des panneaux solaires, derrière la Chine.
La fourniture d’énergie a donc en partie été compensée par les énergies renouvelables. Il faut noter que les efforts réalisés par la population en matière d’efficacité énergétique et d’économies d’énergie se sont traduits par une baisse de la demande en électricité équivalent à la production de 13 réacteurs nucléaires.
L’ONG Greenpeace Japon estime ainsi que d’ici à 2020, la part des énergies renouvelables pourrait représenter 40 %.
Japon : une part d’énergies fossiles pour combler le vide du nucléaire
Mais le vide laissé par le nucléaire a également dû être comblé pour partie par des énergies fossiles, à savoir pétrole, gaz et charbon, notamment avec des centrales thermiques.
Naoya Domoto, Président énergie et opérations à IHI Corp souligne « on ne peut pas exclure le charbon ».
En effet, une nation qui, pendant près d’un demi-siècle a construit sa politique énergétique sur les combustibles fossiles et le nucléaire ne peut pas passer au « tout renouvelable » et cesser totalement ses émission de CO2, du jour au lendemain.
Cependant, et contrairement aux idées reçues, les émissions de CO2 n’ont pas explosé suite à l’arrêt du nucléaire. La courbe ascendante des émissions a continué sa progression mais n’est pas amputable au délaissement des réacteurs.
Exemple : l’augmentation était de 8 % entre 2010 et 2012, puis de 7 % entre 2012 et 2014. A titre de comparaison, la France a vu elle aussi ses émissions augmenter en 2013, malgré ses 58 réacteurs.